• à Laurent

    Ombres
    Ombres sur Épineu-le-Chevreuil – février 2007

    Un premier témoin les a vus danser.
    Un autre a prétendu qu'il tentait de lui piquer son sac à main.

     

    Note :
    Si le titre et la dédicace du billet vous semblaient obscurs, visitez les Mille lieux de Laurent Deheppe. Il y écrit, avec son ombre, une belle histoire simple.


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  • Chatte
    Alençon – Septembre 2007

     

    Aujourd'hui, en plus d'une photo attendrissante (si ! si !), une fable à l'édifiante morale.*
    On les doit, la première, à mon talent, la seconde, à Monsieur de Montlivault.

    La Chatte nourrice. C'est le titre.

    La fable n'en finit pas. Je résume.
    Y a Mirza, une chienne. Elle vient de mettre bas. Quatre chiots. Trop, dit le maître.

    On réduisit aux trois quarts sa richesse.
    Trois furent conservés pour le bien de l'espèce,
    Et l'autre, sans façon, sur un fumier jeté.

    Je coupe encore. Chienne de vie, fait le rejeté rejeton.

    La parque allait trancher ses jours, quand, d'aventure,
    Une chatte passa, dont, par funeste sort,
    Tous les petits, déjà, touchaient le sombre bord.
    Soit pitié, soit besoin, comme on le conjecture,
    Soit méprise de la nature,
    La chatte offre en passant son sein au moribond,
    De sa douce chaleur le rappelle à la vie,
    Et de son lait le vivifie.

    Une ancienne actrice sort de sa réserve.
    La télé se porte sur les lieux. 30 millions d'amis éclatent l'audimat.
    Après, ça se gâte. La nourrice tarit.
    Le chiot grandit. Il est joueur. Pas la marâtre qui fait sa Folcoche.
    Donne de la griffe. Pensez si l'autre couine.
    Une pie passe. Une vieille. Qui lui crie (Dans les fables, les pies crient) :

    « Mon enfant, vois-tu pas ton erreur !
    Cette chatte jamais ne fut que ta nourrice,
    Elle ne peut d'une mère avoir pour toi le cœur.
    Tant que dura son lait, tu lui rendis service.
    Cet amour fortuit n'est donc plus de saison.»

    Et toc. Prends ça dans les crocs.

     

    * Annales d'agriculture de l'Indre-et-Loire, 1831

     

     

     


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  • Jacques Renou me fournit la matière de ce billet. Je n'ai rien à changer à la présentation du prochain Brumes d'aube d'Anne Certain qui doit paraître fin novembre à l'atelier de Groutel.

    Anne Certain, Brumes d'aube.

    Portfolio composé en caractères mobiles en plomb, imprimé sur presse platine typographique. 40 pages, couverture à rabats. 50 exemplaires numérotés. Avant-lire de Jacques Renou.
    Collection Choisi, n° 27

    Avec Brumes d’aube, il ne s’agit pas d’ajouter à la litanie de promenades poétiques, charmantes descriptions de paysages, parfois correspondances d’états d’âme basculant de l’exaltation devant les fastes de la nature à l’abattement face à son extinction, en passant par la rêverie languide. Selon Hughes Labrusse, « si le poète a besoin de modèle, c’est qu’il y a peu en lui ». Anne Certain ne copie rien, il y a tout en elle. Entre palabre « noir ivoire » et « silence à large poitrine », elle immisce une poésie chaude et inquiète dans une gravité qui laisse parfois entendre que pourraient sourdre drame et souffrance « J’affronte en tremblant la nuit prête à bondir ». Le regret, la nostalgie « de jardin je n’en ai plus » et la résignation « je me regarde passer » côtoient un appétit de chaque instant. Le poète aime les fleurs, les noms qui leur sont donnés, l’observation des animaux, la marche en pleine nature, et pour résumer, faire toutes les choses assez banales et qui rendent le temps précieux.
    Anne Certain n’écrit plus à l’heure actuelle, mais sa collection de recueils inédits mériterait un plus grand pillage que celui proposé dans Brumes d’aube, extrait de La Gravité des nuages (2006) et de Cassures Collures (2008)

    Jacques RENOU.



    Anne a publié son premier recueil en 1993 (Travaux de saison, éditions Donner à Voir)
    Petites palabres noir ivoire, premier recueil de la collection Petits Carrés, chez Donner à voir, se termine par ces vers :

    Femme.
    Simplement
    femme.
     
    Anne Certain
    Anne Certain animant un atelier d'art postal lors du Printemps de Durcet, en 2005. (Photo M/YB)
     
    En souscription à l'Atelier de Groutel : 18 € + port (1 €) – Bon de commande à télécharger.
     

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  • Lune 

     

     

    Ah ! la bougresse de lune !
    Elle en dégage, une poésie !

     

    C'est Monsieur Jules Renard qui écrit en son Journal
    (3 décembre 1906).
    Respect.

     

    Photo Mi – Étang du Gué de Selle – novembre 2014

     


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  • Épineu-le-Chevreuil
    Épineu-le-Chevreuil – février 2007

    Performance d'artiste. Sven Sachsalber a retrouvé en moins de 48 heures l'aiguille perdue dans la botte de foin.*
    La vache, avec qui il avait auparavant passé 24 heures dans une chambre, a déclaré qu'elle n'aurait pas fait mieux.

     

    * Palais de Tokyo. Exposition Inside.

     


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  • Quand il ne gardait pas les moutons, voici ce que le berger Sylvain confiait à son Dictionnaire d'amour :

    BELLE. – ( Femme. ) Meuble précieux et rare, qui figure bien dans un salon ; il faut avoir soin de le placer devant une glace.
    Il est nécessaire d'avertir ici qu'il s'en fait beaucoup de contrefaçons.


    – Si c'est une table basse... gare à la malédiction !
    – Plutôt que te gausser, tu ferais mieux de lire Les Crocodiles* : Thomas Mathieu traite en bande dessinée des histoires de  harcèlement et sexisme ordinaire dont sont victimes les femmes dans leur quotidien.
    La mairie de Toulouse** vient de refuser l'exposition des planches du Projet Crocodiles qui devait marquer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes***.


    Les Crocodiles - Thomas MathieuImages extraites du site Projet Crocodiles.

    * Livre aux éditions du Lombard. Le livre et le site Projet Crocodiles expliquent la démarche de l'auteur : mise en images de témoignages de femmes.
    ** France 3.
    *** Journée du 25 novembre sur le site des Nations unies.

     


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  • Polder 163 & 164

    Les poèmes d'un amour éteint sont encore des poèmes. Avec Écrits la nuit (suivi d'Écrits d'amour),  Marie-Anne BRUCH prend le temps – celui de la nuit – de tracer les contours du silence, de l'absence, de l'abandon. Sans amertume. L'homme que j'aimais / était heureux sans moi. Plus que la solitude nouvelle qui l'a motivé, c'est l'acte d'écrire qui donne corps à cet ensemble. On suit le cheminement d'une pensée apaisée au fur et à mesure de l'écriture. Nécessité de la poésie pour consoler le poète – et ses lecteurs.
    La couverture de Claire Ceira dépeint parfaitement les lieux et temps du recueil.


    Patrick LE DIVENAH n'est pas sérieux. Je veux dire pas sérieux avec les mots. D'abord, il va les chercher chez les plus savants : entomologistes, botanistes, arachnologues, ornithologues, allergologues, dermatologues, castrologues... Il en joue. À leur insu. Et les voilà qui prêtent à rire. Douves et bilharzies de l'ordre des plathelminthes exhibent en vain leurs ventouses quand profondément s'ennuie un balantidium au fond de l'intestin d'un porc. Newton & Milo, de la pomme reçue sur la tête, le poète nous en met un bras. C'est vif, vigoureux, revigorant. Petite cosmogonie, aurait dit Queneau. Portative, de surcroît.

    Ces deux derniers Polder (coédition Décharge et Gros Textes) sont disponibles sur le site de la revue Décharge.
    On lira également les I.D. de Claude Vercey. :

    I.D. n° 507 : Journal de nuit à propos de Marie-Anne Bruch.
    I.D. n° 493 : La zoologie joyeuse de Patrick Le Divenah, avec les poèmes Le balantidium et Hanneton




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