• Torche en mainOù l'on doit s'attendre à voir que l'auteur de ce blog maîtrise à la perfection un désordre apparent de sa pensée.

    Il y a quelques jours, nous avions laissé M. de Réaumur en pâmoison devant un couple de papillons, puis, sautant du lépidoptère au léporidé, on nous avait tenu en haleine avec quelques chauds de la pince et attributs connexes. Voici qu'on retrouve l'intempérant inventeur du thermomètre à alcool, décrivant – éloignons dame Boutin – les amours d'une poule et d'un lapin*.
    Après des approches un peu rudes, « vers les 7 heures, le lapin se rapprocha de la poule, qui un peu auparavant avoit cocoté, mais très-doucement ; elle étoit au milieu de la chambre lorsqu'il porta la partie antérieure de son corps sur le dos de celle-ci avec une nouvelle ardeur ; il dut s'y mieux cramponner peut-être qu'il n'avoit fait jusqu'alors, ou peut-être que la poule n'avoit plus la même envie de le fuir ; elle fit pourtant quelques pas en avant, mais assez lents, & ayant ses jambes un peu fléchies. Le lapin passionné tint ferme & ne l'abandonna pas, aussi le moment où elle alloit consentir à être subjuguée, étoit-il proche ; elle s'accroupit comme fait toute poule qui après avoir fui devant le coq consent à souffrir ses caresses ; elle permit au lapin de se poser comme il le voulut ; il laissa ses deux jambes postérieures à terre, & disposa son corps tout du long du dos de la poule, dont la queue se trouva jetée, par la pression des cuisses du lapin, sur le côté gauche ; enfin la poule devint pour lui une lapine ; il resta sur elle en action quatre à cinq fois plus de temps qu'un coq n'y fût resté.»*

    – Et tu ne sais toujours pas dessiner les lapins ? ne manquera pas d'observer un fin lecteur.

    Jeune personne, torche en main.
    Dessin en marge d'un autre projet.
    Début janvier.

    * Art de faire éclore et d'élever en toute saison des oiseaux domestiques de toutes espèces, 1751

     


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  • Bien qu'il soit un peu rassis, le mot du jour est le mot Lapin.
    C'est François, pape, qui dit, en son latin : « Certains pensent, excusez-moi du terme, que pour être de bons catholiques, il faut se comporter comme des lapins, mais ce n'est pas le cas.»* Ce qui exclut qu'on se comporte en chaud lapin. Ou en chaud de la pince. L'une et l'autre expression soulignant la même mâle ardeur. Mâle ardeur assez plaisante si on se souvient que lapin valait connin, connil ou encore con. Et que la pince désignait ce à quoi sexe peut ressembler. Sous Louis XVI déjà : « elle étoit naturellement un peu chaude de la pince [...] & si on enfermoit toutes les femmes qui avont cette maladie, je n'en verrions pas beaucoup, nous les premieres ; heureusement, pour nous, qu'il y a d'assez bons médecins, pour cette espèce de mal.»**
    Alors chaud de la pine : nenni, et pas de boogie-woogie avant vos prières du soir.***

    C'est pas le tout 06 - détail

    La copulation chez le lapin est si brève que je n'ai pas réussi à en saisir l'instant, aussi l'image de ces deux cochons en rut illustrera-t-elle le propos.

     

    * Le Monde, 20.01.15
    ** Cahier des plaintes & doléances des dames de la halle & des marchés de Paris..., 1789 (source gallica.bnf.fr)
    *** Claude Moine.


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  • Mur Vimarcé (53) - janvier 2015

    Nuances de gris.
    Une cinquantaine.
    Plus une, empruntée à M. de Réaumur, dont on va bien se demander ce qu'elle fiche ici :
    « J'eusse eu peine à prendre un papillon si gris, pour le mâle d'une femelle si blanche, si je ne l'eusse vu se poser sur elle comme pour s'y accoupler, & rester constamment dans cette position pendant plus de seize heures.»*


    * Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, 1736


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  • à M. & P.

    De nos ami-e-s, on devrait parfois se méfier, tant ils/elles poussent des portes étroites, écartent des haies vives, ouvrent des sentes oubliées sur des jardins tus, mais qui nous tiendrait à l'abri de trop de soleil, trop de vents, trop de gels, trop de pluies, trop de neiges...

    Carrés de jardins (Pascal Juhel)Pascal Juhel, Carrés de jardins, 2014, linogravure et encre, 20 x 20 cm

     

     

     


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  • Épinglette

     

    Autre crayon, monté en épinglette.
    Il y a là, sur 2,5 cm, un condensé d'humour
    qui n'aura pas échappé aux plus érudit-e-s.

    L'objet date des années de pointe du pin's.


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  • Stéphane Mahé (Reuters)À l'heure des tablettes, le crayon résiste, se rend indispensable. Symbole de l'école, symbole de la communication*, voilà qu'il est en passe de devenir un symbole de liberté. Le crayon guidant le peuple. Titre de la photo de Stéphane Mahé, saisie lors de la marche républicaine du 11 janvier 2015.

    CrayonUn mois plus tôt, le crayon brisé illustrait, en couverture de Marianne, un dossier sur l'échec de l'école. On pourra voir plus qu'un lien entre cet échec scolaire et les attentats contre Charlie hebdo.

     

     

     

     

    * À propos du crayon qu'elle utilise dans son logo, une agence de communication italienne consacre une belle page à l'histoire de cet objet, en convoquant à l'occasion Paolo Coelho qui fait descendre l'homme sage du crayon.


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  •  

    Nous sommes aujourd'hui en présence de la photo de la place d'une ville pas encore couchée et d'un poème quasiment tout fait, emprunté à la meilleure source*, ce qui constitue un gage de sérieux des conseils prodigués. Cette confrontation image / texte est sans doute porteuse de sens ; personnellement, je ne l'ai pas trouvé.

     Le MansLe Mans - place de la République – janvier 2015

    Posture

    Découvrons le yoga.
    Aujourd'hui : la mouette.
    Partir debout jambes très écartées.
    Descendre en écartant les bras
    et en expirant par à-coups
    par la bouche jusqu'à vider
    complètement les poumons.
    Revenir en inspirant lentement.
    La posture nettoie les poumons
    et étire le nerf sciatique.
    Que du bonheur !


     

    * Fédération francophone de yoga.

     


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