Topa évoquait dans un commentaire récent le très beau Blues du crapaud
de Daniel Clérembaux. Voici le poème avec l'illustration qui l'accompagnait dans la revue décol'.
Le blues du crapaud
Les douceurs premières
Des soirées de printemps
Éveillent sous les pierres
Le chant
Du crapaud accoucheur.
Chaque bulle de savon
Ainsi libérée
Par ce triste bluesman
Avive au ciel
La clarté d'une étoile.
Allez donc savoir si,
Par hasard,
Du fond de son trou noir,
L'œil ocellé d'or
Ne perçoit pas l'éclat lointain
Des galaxies,
Si sa triste mélopée
Ne berce pas d'illusions
Ce petit joueur de flûteau,
S'il ne voit pas s'allumer là-haut
Les lueurs qui nous consolent
De la noirceur du ciel ?
© Daniel Clérembaux
15e Printemps de Durcet
revue décol' n° 26, l'épi de seigle, 2000