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En vert et contre rien
Verd, 2015, acrylique sur carton
Petit carton, pour essuyer un excédent de verd.
Et j'écris verd comme Agrippa d'Aubigné dans les Aventures du baron de Fæneste. Il y en a un peu plus, je vous le mets. Pour le plaisir.
« [...] verd naissant, verd gay, verd brun, verd de mer, verd de pré, verd de gris, merde d'oye, jaune paisle, jaune doré, couleur de Judas, de verollé, d'aurore, de serain, escarlatte, rouge-sang-de-beuf, couleur d'eau, couleur d'ormus, argentin, cinge mourant, couleur d'ardoise, gris de ramier, bleud mourant, bleud de la febve, gris argenté, merde d'enfant, couleur de selle à dos, de veuve resjouie, de temps perdu, fiammette, de soulphre, de la faveur, couleur de pain bis, couleur de constipé, couleur de faute de pisser, jus de nature, singe envenimé, ris de guenon, trespassé-revenu, Espagnol mourant, couleur de baize-moi-ma-mignonne, couleur de peché mortel, couleur de crystaline, couleur de bœuf enfumé, de jambons communs, de souleys, de desirs amoureux, de racleurs de cheminée.»Je suis arrivé chez Agrippa d'Aubigné dont je ne soupçonnais pas la verdeur, en suivant le chemin de Paule Adamy. Comme qui entreprend de mettre de l'ordre dans sa bibliothèque et ne résiste pas à la relecture, Paule Adamy glane de-ci de-là des morceaux de textes dont elle fait le patchwork de son Décousus Recousus (Plein Chant, 2014). À mon goût, un dessert de lire.
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Commentaires
4MartineVendredi 11 Septembre 2015 à 09:50Verd plus Agrippa et on en voit de toutes les couleurs, si les marchands de couleurs avaient lu, on aurait des étiquettes bien plus intéressantes !
signé : vert sévère
@photodilettante – Tu vas me faire rougir !
@K – C'est comme ça qu'on les aime.
@Cristophe – Ni jaune moutarde.
@Martine – Ah quand on perd ses verts !
@thé âche – Toujours chez Paule Adamy : un bibliophile qui veut faire habiller de façon convenable une étude sur le pantalon féminin pense à une reliure cuisse de nymphe émue, au grand dam de son relieur qui ne paraît pas connaître cette couleur.
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c'est grandiose...chaque petite touche de ton pinceau me détend. ce vert dans lequel je m'assieds et respire si souvent.. qui m'accueille... mon endroit... j'adore mais je crois que tu le sais, si j'osais je dirais que les mots me ressemblent.
respiration
c'est le titre de mon article qui semble être un écho involontaire. en toute modestie.
amicalement