• Laisserai-je un sillage ?

    Trouvé chez le vieux-papiers le recueil d'un poète sarthois mort prématurément.*
    L'auteur a écrit les premiers poèmes publiés à l'âge de quatorze ans. Voici un des derniers textes :
    René Leday (photo X)


             L'escargot

    Il rentre dans sa coquille au contact qui le contrarie.
    Je rentre en moi-même au heurt qui me froisse.

    Ses cornes, prudemment, explorent son univers restreint.
    Avec des antennes inquiètes, je fouille l'humanité.

    Sa bave déplaît aux autres et lui la trouve naturelle.
    Je dis la vérité sale mais vraie.

    Sa trace d'argent se déroule lente, ineffacée.
    Laisserai-je un sillage sur le chemin ?

             1938


    * Né en 1914, René Leday meurt en 1938, "soldat, mais en temps de paix", note la préfacière.
    René LEDAY, Les Jours comptés, éditions de la Société littéraire du Maine, librairie Graffin, Le Mans, 1939

    « On dit que les grivesÀ hue et à dia »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 27 Mai 2009 à 08:30
    Je prends note ... ça me plait beaucoup ...
    2
    Mercredi 27 Mai 2009 à 08:44
    Je te souhaite surtout de ne pas trop en baver.
    Et de continuer à trouver bonnes feuilles sur ton chemin.
    Bises et embruns
    3
    Mercredi 27 Mai 2009 à 21:27
    Il n'aura jamais su qu'on saurait apprécier ses textes.
    4
    Mercredi 27 Mai 2009 à 21:33
    Un poème – cruel – de Gwladys (6 ans et demi)

    T'es pas gentil
    tu m'as traitée
    de pissenlit,
    dit la salade,
    avant d'avaler
    l'escargot.
    5
    Mercredi 27 Mai 2009 à 21:34
    Vrai... quand il y a tant d'ardoises à effacer.
    6
    Vendredi 29 Mai 2009 à 18:46
    Ton mérite, Yves, c'est de proposer un tel poème à notre lecture. Et tout le reste est littérature, comme disait Machin.
    7
    Vendredi 29 Mai 2009 à 22:39
    Les autres poèmes sont de facture plus classique.
    8
    Dimanche 30 Août 2009 à 11:12
    Belle trouvaille !
    9
    Dimanche 30 Août 2009 à 23:48
    Beau texte surtout.
    10
    André
    Jeudi 7 Août 2014 à 18:29
    En cette période de pouvoir d'achat en berne, laisser une trace d'argent s'étirer lentement et inéffacée .... c'est de la provacation!
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :