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    AgendadaC'est la dernière Ficelle. Toute fraîche cousue par Vincent Rougier.

    Deuxième volet de l'Agendada de Werner Lambersy. Les aphorismes traitent, cette fois, de l'art – qui le souhaite y mettra majuscule.

    Poète considéré comme une voix majeure de la littérature francophone, Werner Lambersy nous régale de ses courts propos déroutants, voire impertinents.
    Je l'illustre avec spontanéité de culs-de-lampe et d'une lino­gravure (dixit l'éditeur).

    Des culs-de-lampe !... si j'avais su ?

     

    Yves Barré
    Les inspirés me gonflent. (WL)

    Yves Barré
    Il écrivit beaucoup d'œuvres, mais elles n'eurent jamais de chef (WL)

     

    Werner Lambersy, L'Agendada 2, éditions Vincent Rougier, broché cousu, 28 pages, 15 x 10,5 cm, présenté en enveloppe mail art, tirage courant : 11 €
    Franco de port, Rougier V. éditions, Les Forettes, route de la Trappe, 61380 SOLIGNY LA TRAPPE

     Yves Barré
    Le peintre médiocre voudra réussir croûte que croûte (WL)

     


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  • Poèmes pour les ouvriers et les autresDécouvert chez le bouquiniste :
    Poèmes pour les ouvriers et les autres de Louis Rocher et Jacques Charpentreau.*

    Jacques Charpentreau (1928-2016) a été,  en particulier, un passeur inlassable de la poésie dans les écoles.
    Je découvre Louis Rocher (1927-1956). Robert Sabatier nous apprend qu'il était docker à Orly.**

    Les deux poèmes reproduits ci-après nous feront regretter sa trop rapide disparition.

    Sous l'échelle de l'avion,
    le vieux soutier regardait par les trous
    les cuisses d'une fille au manteau d'ocelot.
    J'ai vu sa femme,
    avec les mains comme du bois pourri
    et les jambes gonflées de varices :
    vingt-cinq ans debout pour laver les assiettes
    dans un restaurant premier choix.

                        *

    L'enfant qui fait rouler ses billes
    a dit :
    « J'ai pris une pâtée maison !»
    Et son partenaire de rire,
    son partenaire aux yeux de chrysanthème
    avec une petite lueur bleue,
    triste, triste déjà comme une peine d'homme ;
    puis il fait sauter une bille
    et dit :
    « Mon père à moi ne me bat plus ;
    sa machine lui a coupé les mains.»

     

    *  Les Éditions ouvrières, 1955
    ** Robert Sabatier, La Poésie du XXe siècle, Albin Michel, 1988


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  • Jacques Renou

    Qu'est-ce ? Mais qu'est-ce ?
    Du Jus 2 mots. Oyez-vous ? Voyez-vous le jeu de mots ?
    Et à qui doit-on ce jus de typo ?
    À Jacques Renou, dans son atelier de Groutel. Qui nous livre une quinzaine de cartes dans un emboîtage ajusté et seyant. Cartes – postales, si on souhaite les faire voyager – imprimées sur un papier confectionné par ses soins. Deux linogravures de Jean-François Hémery complètent l'ensemble.
    Qu'y lit-on ?*
    Le verbe de Wolfragin, appuyé sur sa béquille initiale.
    « Ici, le D pare, le D règle, le D perle, le D double, le D joue, le D prime »
    Et raffinement de lecteur : la rencontre improbable avec ce qui reste des colonnes étroites des coupures de journaux du fond d'image.
    Sur ma carte "Ici le f" (ci-dessus) :
    « ? Les ordures / es contiennent / ets recyclables / père que cette / e diminuer le / traitement des / / lucides de con / déjà distribués / »

     

    * J'en connais un qui, à ce moment du récit, sortirait le litron.


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  • Yves Barré

    À chacune des livraisons de sa revue Comme en poésie, Jean-Pierre Lesieur prend soin de joindre une carte illustrée et invite ses lecteurs-lectrices à la lui retourner légendée.

    Le numéro 79, tout frais paru, annonce en couverture :
    « La poésie, comme un coup de pied dans les... joyeuses.»
    On comprend pourquoi* à la vue de la carte ci-contre.

     

     

    * Ou comment, selon sa sensibilité.

     


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  • Les Amours d'un poète

    Avec Les Amours d'un poète, Louis Barthou me promettait de ne rien celer de la vie amoureuse de Victor Hugo. Et voilà que, dès le premier chapitre, il s'égare et donne la vedette à Sainte-Beuve qui fantasmait sur Adèle. « Poète béat, confit et fort laid » écrit Alphonse Karr qui l'avait dans le nez et lui trouvait « les vers au moins médiocres.»

    « Elle est là, mon Adèle, oh ! je me la figure,
       Elle est là, je la vois, dans la vague posture
       D'une femme qui rêve, étendue à demi ;
       Le sombre époux l'enferme, elle rêve à l'Ami ;
       Elle se dit qu'il l'aime et qu'il n'aime rien qu'elle.»

    Toutes ces répétitions ! Parler de soi à la troisième personne – avec majuscule – n'a pas empêché Sainte-Beuve d'être élu à l'Académie française. Immortel depuis le 14 mars 1844. Bon anniversaire Charles-Augustin.

    Ma documentation pour préparer ce billet : en plus du livre de Louis Barthou, j'ai lu Les Amours de Sainte-Beuve, un recueil dont il souhaitait une publication posthume, mais qu'il a fait paraître bien avant sa mort.


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  • Les Amours d'un poète

    Vendredi – c'est pas vieux – l'homme à la voiture jaune me remet deux enveloppes.
    La première : Comme en poésie, n° 77 de la revue. Je vais y revenir.
    Je décachète la seconde avec fébrilité, pour en dégager Les Amours d'un poète, de Louis Barthou, illustré de dessins de Victor Hugo. Je ne vous présente pas Victor Hugo. Eh bien, vous n'allez pas me croire, Victor Hugo lui-même en signe la dédicace à mon nom. Dire si l'émotion m'a noué la gorge.

    Hugo

    Je ne connais que Totor – qu'il m'autorise cette familiarité – pour user ainsi d'un subjonctif plus-que-parfait.
    Voilà qui authentifie, s'il en était besoin, l'autographe du poète.
    Et pour assécher tout doute, j'ajoute ce qu'écrit Jean-Pierre Lesieur dans l'édito de Comme en poésie (page 1) :
    « N'est pas Victor Hugo qui veut.»

     

     


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  • L'Agendada

    Vient de paraître, L'Agendada de Werner Lambersy. Numéro 136 de la collection Ficelle, chez Rougier V éditeur. Je l'ai illustré de quelques culs-de-lampe et d'une lino.

    Cet Agendada est un recueil d'aphorismes dont il est prévu quatre livraisons, une à chaque année nouvelle.

    Ce qu'on peut lire en 4e de couverture :
    « Ces courts propos parfois déroutants, impertinents libèrent notre esprit encombré par d'évidentes absurdités rencontrées au quotidien.»

     

    L'Agendada


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