• On – qui connaît mes travers – m'a offert un recueil de morale : Pensées pour chaque jour.

    Je l'ouvre à la page du 25 août :

    « On fait des phrases parce qu'on n'a pas d'idées.»

    – C'est con !

    – Non, c'est Condorcet !*

    Je me renseigne, la pensée est extraite d'une lettre au roi de Prusse. Hum ! J'entends douter le lecteur. Voici donc la phrase complète – ledit lecteur doutant ne me croirait tout de même pas capable de tant d'imagination – :

    « On fait des phrases, parce qu'on n'a point d'idées ; on écrit d'un style extraordinaire, parce qu'on n'a que des choses communes à dire, et on débite des paradoxes, faute de pouvoir trouver des vérités qui ne soient pas triviales.»**

    Nul doute que Condorcet a lu Geluck.

    Le Chat

    Le Chat de Geluck – Ouest-France dimanche du 24.08.2014

     

    * L'humour aussi est au rabais ?
    ** Œuvres de Condorcet, tome 1, Paris, 1847-49


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  • L'ami et moi revenions de la foire*, chacun dans notre auto. On annonçait dans le petit poste la parution du dernier Joann Sfar. Tiens, me dis-je, cette nouvelle devrait intéresser l'ami. Les bières n'étaient pas encore décapsulées qu'il me remettait – cadeau – À bicyclette**.  Masse nette : 999 g.

     

    Vélo

     

    S'il ne vous plaît pas mon p'tit vélo, faites-vous offrir À bicyclette . Un délice de billets et dessins vifs, nés du séjour de Joann Sfar, dans la caravane du Tour de France 2013. 21 étapes. D'humeur, d'humour. Et ce trait incomparable du dessin. Tout fait sujet : les spectateurs, les bords de route, les terrasses à l'étape, les journalistes, les mécanos, les figures légendaires de l'histoire du cyclisme – À propos : un rappel des origines très droitières de créateurs de l'épreuve.

    21 étapes. J'en lis une par jour au rythme du tour en cours.***

     

     

    * La Foire aux livres. Qu'alliez-vous imaginer ? 

    **Joann Sfar, À bicyclette - Un tour de France, Gallimard / France Inter, 2014

    *** Je prends souvent un peu d'avance, j'ai la lecture plus rapide que le pédalier !

     


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  • Je n'entends rien à la corrida, mais les articles de Zocato, envoyé spécial de Sud-Ouest à la féria de Séville, sont un régal.

    Un extrait pour partager – Le Cid, dont il est fait mention, n'est pas l'assassin de papa*, mais Manuel Jésus "El Cid", toréador.

    « Le Cid (rouge à lèvres de Marylin et or) a encore gâché un toro suave sur l’axe de la priorité. Ses derniers fans lui sauveront un derechazo mais tout le reste partira à la panière. [...] Le pire, c’est quand le Cid sort des séries en croyant avoir peint la Joconde.»

    Ou encore – cette fois, on parle du toro. « Un toro comme on les aime ici, inlassable, allègre, dévorant la muleta avec un appétit de passager clandestin.»

     

    Toro

    Corrida, 1998 ?, acrylique sur carton, 37 x 33 cm

     

     

    * Georges Fourest, Le Cid (« Dieu ! soupire à part soi la plaintive Chimène / Qu'il est joli garçon l'assassin de papa.»)


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  • Donner à Voir

    éditions Donner à Voir, collection Tango

     

    Il y a comme un air de fête chez Donner à Voir, un air d'accordéon... Deux opuscules sortent coup sur coup, dans la collection Tango :

    Une et plusieurs, d'Amandine Marembert, encres de Valérie Finder ;

    Haïkus d'eau, de Paul Bergèse, gravures de Titi Bergèse.

    Les deux ouvrages sont remarquables par l'étroit rapport établi entre qui écrit et qui dessine.

    Dans Une et plusieurs, les poèmes sont un rêverie sur les dessins de Valérie Linder. Les mots illustrent les images.

    Par manque d'attention ou précipitation, la perfection du rapport texte/image pourrait échapper dans Haïkus d'eau. Il suffit pourtant d'associer au déroulement de courbes et de sillons de la gravure, les mots eau, goutte, lune, océan, hirondelle, ciel, soleil, source, vent, vol... pour que le lecteur – voyeur – se sente en terrain connu, donne sens à l'image abstraite, y voie : eau, goutte, lune, océan, hirondelle... Ces mots sont  simplement sortis des haïkus de Paul Bergèse.

    – Et la poésie dans tout ça ?

    – Allez-y lire ! Un extrait toutefois. Pour votre plaisir.

     

    Il tourne en rond

    Dans la pupille du chat

    Le poisson rouge

     

    Et le premier qui dit que ça ne tourne pas en rond dans l'image ne gagne rien ni mon estime !


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  • aux hystériques de tout poil

     

    Bâillement...

     Une citation, rien que pour vous faire rager derrière l'écran. Extraite de La meilleure façon de parler aux filles*, livre pour enfants.

    « Il faut que tu saches que les filles aiment décider de tout et ont généralement le dernier mot. Si tu comprends cela dès maintenant, ça te rendra la vie plus facile.»

    – Tu sors la phrase de son contexte. Peut-être faut-il y lire un second degré ?

    – Second degré, mon œil ! Page 21 : « Les jolies filles, c'est comme les portables qui doivent être sans cesse rechargés.»

    Autre extrait ?

     

     

     

    * Alec Greven, De La Martinière Jeunesse, 2010.

    L'auteur, qui aurait 9 ans selon l'éditeur, est présenté comme un jeune surdoué des rapports humains.

    Illustration : Bâillement hystérique, fin XIXe, site Rosalis


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  • Décharge

    Pour un qui ne jette rien, Décharge n'est pas le mot le mieux adapté, mais c'est ainsi, j'aime pas gâcher. Le surplus de peinture trouve toujours une application*. Ici, sur une enveloppe de chez MM. Décharge, palefreniers du rêve et poètes en revue. On applaudit des deux mains et on ne manque pas l'I.D. n° 490 de Claude Vercey. En vedette : un Polder de 3e génération.

     

     

    * Noter avec quel soin extrême ce mot a été choisi parmi des milliers d'autres.


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  • Poèmes pour sourigoler Les Carnets du dessert de lune publient ce mois-ci,  Poèmes pour sourigoler d’Alain Boudet.*

     

    Quand je serai petit, c’est avec Alain que j’aimerai apprendre le mot réconcilier, saisi dans son Poème pour réconcilier les nuages ; avec lui que j’aimerai apprendre le mot corosol, cueilli dans Poème des beaux gros mots.

    Et surtout, surtout, quand je serai petit, j’aimerai plus encore ma maîtresse quand elle nous apprendra en classe Poème des petits mots au bord des lèvres et que je me souviendrai, longtemps après, du bonheur d’être ensemble.

    Quant à Huguette Cormier, qui illustre avec légèreté le recueil, qu’est-ce qu’elle dessine bien les chats ! On dirait que c'est inné chez elle.

     

     

     

     

    * Alain Boudet, Poèmes pour sourigoler, illustrations Huguette Cormier, Les Carnets du dessert de lune, collection Laluneestlà, 2014 – 10 € chez l'éditeur, en librairie (déjà chez Récréalivres au Mans) ou, pour dédicace, chez l'auteur, Les Petits Étangs, 72210 Louplande (franco de port).


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