• Pas à la noce

    Les journaux (mardi 8 décembre) :
    La Baule. Une femme aspergée d’essence et enflammée par son mari.

    L'allumette est-elle déjà dans l'air Zon ! ma Lisette, zon ! ma Lison de Béranger ?
     




    Le soir des noces

    Air : Zon ! ma Lisette, zon ! ma Lison.

    L’hymen prend cette nuit
    Deux amants dans sa nasse.
    Qu’au seuil de leur réduit
    Un doux concert se place.
         Zon ! flûte et basse !
         Zon ! violon!
         Zon ! flûte et basse !
         Et violon, zon ! zon !

    Par ce trou fait exprès
    Voyons ce qui se passe.
    L’épouse a mille attraits,
    L’époux est plein d’audace.
         Zon ! flûte et basse !
         Zon ! violon!
         Zon ! flûte et basse !
         Et violon, zon ! zon !

    L’épouse veut encor
    Fuir l’époux qui l’embrasse ;
    Mais sur plus d’un trésor
    Le fripon fait main basse.
         Zon ! flûte et basse !
         Zon ! violon!
         Zon ! flûte et basse !
         Et violon, zon ! zon !

    Elle tremble et pâlit
    Tandis qu’il la délace.
    Il va briser le lit ;
    Il va rompre la glace.
         Zon ! flûte et basse !
         Zon ! violon!
         Zon ! flûte et basse !
         Et violon, zon ! zon !

    Mais, pris au trébuchet,
    L’époux, quelle disgrâce !
    De l’oiseau qu’il cherchait
    N’a trouvé que la place.
         Zon ! flûte et basse !
         Zon ! violon!
         Zon ! flûte et basse !
         Et violon, zon ! zon !

    La belle, en sanglotant,
    Se confesse à voix basse.
    D’un divorce éclatant
    Tout haut il la menace.
         Zon ! flûte et basse !
         Zon ! violon!
         Zon ! flûte et basse !
         Et violon, zon ! zon !
     
    Monsieur jure après nous ;
    Mais qu’à tout il se fasse.
    Du livre des époux
    Il n’est qu’à la préface.
         Zon ! flûte et basse !
         Zon ! violon!
         Zon ! flûte et basse !
         Et violon, zon ! zon !


    Pierre-Jean de Béranger 
    « Du ressort pour la journéeNapo, petit »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 08:46
    Nuit de noces en fanfare ...
    On dit "brûler d'amour", "les feux de l'amour", "déclarer sa flamme" ... ce n'est pas une raison pour prendre ces expressions au pied de la lettre ...
    2
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 09:10
    Tes musicos ont dû manger du Banania !...
    3
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 11:51
    L'empire des sens !
    4
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 11:54
    D'autant qu'en l'occurrence, il n'y a sûrement guère d'amour...
    5
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 11:55
    Finement observé. Même famille que les kangourous de la veille.
    6
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 14:04
    Est-ce un hymne ?
    7
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 21:31
    Ça en a l'air ?!
    8
    Mercredi 9 Décembre 2009 à 22:16
     Et la contrepétrie ?
    9
    Jeudi 10 Décembre 2009 à 22:47
    Quelle ambiance "noces et banquets " par ici !!!
    10
    Vendredi 11 Décembre 2009 à 18:17
    billet enflammé mais humour noir brulé
    11
    Vendredi 11 Décembre 2009 à 21:38
    Surtout le hasard.
    Cherchant à illustrer les dessins, j'exhume la chanson de Béranger. Dans le même temps, dans la presse, il y a la relation de ce fait divers sordide.
    12
    Vendredi 11 Décembre 2009 à 23:57
    C'est dans l'air.
    13
    Flora
    Jeudi 7 Août 2014 à 18:22
    Ah! les sens! i' mènent à tout!
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