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Que vient faire un canard dans cette histoire ?
La Chaise blessée, sculpture bois sous blister & cadre, 2014
Un critique d'art :
– A priori, cette Chaise blessée ne casse pas trois pattes à un canard, j'allais me dispenser d'une appréciation sur l'œuvre, quand, m'interrogeant sur l'intention de l'artiste, j'entends pleurer, crier, insulter, se briser vaisselle et mobilier, je vois remonter la violence des scènes de ménage qui rongent les couples usés ; avec cet Innommable – ainsi l'auteur nomme-t-il ses créations sous blister – Yves Barré est au plus près de l'humain et de sa part d'ombre.
Note du webmestre
Les lecteurs assidus n'ont pas oublié ce fait divers tragique.
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Commentaires
Justement, je me demandais ce que devenait la chaise du "fait divers tragique" !
Avec son blister, la v'là quasiment momifiée pour l'éternité plus un jour.
(Le critique d'art me semble particulièrement affûté : son éclairage indirect n'est pas là pour tamiser la galerie...)
Ces petites choses sous blister me rappellent, je ne sais pourquoi, "Les petites affaires de Marie-Louise", de Sofie Vinet, petit livre paru chez Soc & Foc (qui sera au Salon des livres de poésie et de ceux qui les font le 22 mars prochain à La Suze). Ce serait bien qu'un jour, les "Innommables" s'exposent quelque part…
Cette brillante démonstration ne manque pas de clarté*.
Il se trouve que traînent sur le coin de table du petit déjeuner d'hier, les notes d'une démonstration – par A + B cette fois – que je montrerai ces prochains jours.
* On n'est pas loin du pléonasme.
Dans son tout petit format, le livre de Sofie Vinet est un grand livre. De ceux qui s'inscrivent dans la mémoire et vers lesquels on retourne. Mes blisters tiennent plus du jeu, et tant mieux ou pis, s'ils ne sont pas aussi innocents qu'ils en ont l'air.
un fuligule ou un milouin, milouinan ? canard persiffleur certainement, il se déchaine.
signé : on exposera nos objets à La Suze, à moins que...
Elle a dû le trouver dans ses réserves... je pensais qu'on n'utilisait plus le mercurochrome.
Suffirait de remplacer vache par chaise et – si on est puriste – animal par meuble et on obtiendra, pour trois fois rien, un nouveau poème.
Cette tentative de description fait partie de mon anthologie personnelle.
Je ne sais pas pour le canard mais l'artiste souvent cherche le mouton à cinq pattes, et même parfois il le trouve sous nos yeux ébahis.
20vougeotJeudi 7 Août 2014 à 17:30cela me rappelle ce poème qui, nous expliqua l'auteur, a jeté le trouble dans certaines classes :
La vache: description
La
Vache
Est
UnAnimal
Qui
A
EnvironQuatre
Pattes
QuiDescendent
Jusqu’
A terre(Jacques Roubaud)
Dès lors, pourquoi pas deux pattes à une chaise ?
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C'est mathématique : 4-1=3 ( les pattes de chaise) et comme 2+1 = 3 ( les pattes du canard) donc 4-1=2+1. En d'autres termes , ce qui se soustrait s'additionne et ce qui s'additionne se soustrait. Ce que l'artiste soustrait à notre regard s'additionne sur sa toile et ce que le critique d'art additionne se soustrait à notre entendement...
Signé : "Arnaud Tsamère"