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Qui sème la peur
Dans son courriel que je cite en grande partie, Alain Boudet nous interpelle sur un acte de vandalisme commis à la Suze, "village en poésie".
« Les promeneurs du chemin poétique ont eu une surprise. Désagréable, disons-le comme cela. Un poème a disparu de son support. Une autre balise poétique a, elle, été arrachée du sol et vraisemblablement jetée à la rivière, toute proche. Les poètes que l'on pouvait lire sur ces deux balises s'appellent Maram al Masri et Salah al Hamdani. Les dix autres poèmes et balises du parcours sont intacts.
Voilà.
Je m'interroge sur les raisons qui ont amené une ou des personnes à faire ces gestes. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elles ont peut-être quelque chose à voir avec la tendance au rejet, à la xénophobie, au refus voire à la haine de l'autre, surtout quand il vient d'ailleurs. Et ma volonté est grande de contrecarrer cette négation de l'être.»Maram al-Masri est une poète syrienne qui vit en France depuis une trentaine d'années. Elle écrit en arabe et en français.
Court extrait de son poème Petit Cheval (lire sur le site du Printemps des Poètes) :
Bras dessus bras dessous
J'ai amené un cheval dans mon royaume
Je l'ai bien astiqué pour lui ôter sa solitude
Et ses peurs
Sur sa patte gauche une blessure
Et dans le cœur un trouGéricault, Cheval arabe de profil vers la gauche
Salah al-Hamdani, poète et homme de théâtre d'origine irakienne, vit lui aussi en France depuis une trentaine d'années. Sur son blog – Ce qu'il reste de lumière –, le courriel d'Alain Boudet dans son intégralité.
Décidément !
Dans la presse ce matin : l’exposition du photographe Reza vandalisée près de Nantes.
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Commentaires
J'ai découvert il y a quelques temps la poésie de Maram Al Masri, une grande voix féminine originaire d'un pays où la vie est difficile. Elle m'a touchée et je suis choquée que l'on porte atteinte à ses poèmes, à son identité, à la diversité des cultures, à la vie ensemble. Je viens de lui envoyer un message. Me permets-tu de reprendre les mots d'Alain Boudet et la suite de ton article ? Le poème du petit cheval est très émouvant. Je le reprendrai aussi. Cheval cabossé, mais vivant, assoiffé de Liberté. Merci.
Le courant de sympathie à l'égard des poètes dont les œuvres ont été abîmées s'élargit de jour en jour. Je pense qu'Alain ne verra pas d'inconvénient à ce que tu donnes plus d'écho à l'information. Merci pour ton commentaire.
La destruction de photos de Reza près de Nantes renforce ce sentiment que l'attaque est ciblée.
L'information nous parvient dans les petits espaces laissés par l'actualité hexagonale. Comment peut-on trouver des réponses aussi inopérantes ?
M'enfin, il s'agit d'un vrai problème. Ne soyons pas naïfs. Ces poètes etrangers viennent prendre les mots dans la bouche de nos poètes français. Dejà, Zadig Voltaire, maintenant Sofiane Camus!
Où ira ce pays si on se met à élire des Senghor à l'Académie Française? Hein? Je vous el demande?
Et où le pays ira-t-il si on élit de Patrick Poivre ? L'Arvor est-elle une région française ?
17lizagrèceJeudi 7 Août 2014 à 17:50Ici, la barbarie a un visage ... depuis quelques jours.
Ce n'est pas plus rassurant d'ailleurs !
18wolfraginJeudi 7 Août 2014 à 17:5019lizagrèceJeudi 7 Août 2014 à 17:50Ce qu'on oublie de dire c'est, heureusement qu'il n'y a pas 7 % de neo-nazis dans le pays. Déjà personne ne parle de l'abstention qui a atteint 35 % ... Et puis en refaisant les compte en partant de 9 millions d'inscrits j'ai un peu de mal à comprendre comment 220000 électeurs arrient à faire 7 % ...
http://maisondeliza.over-blog.fr
20Oncle paJeudi 7 Août 2014 à 17:50Je le nourris,
Je le brosse, le photographie,
le lave et l’éponge,
le fait briller de sa belle robe brune
aux reflets de cuivre
Et pourtant,
Jamais il ne se soumet…
Cheval est digne.
A l’arrêt comme au galop,
Il laisse son encolure libre.
Oncle pa.
21lizagrèceJeudi 7 Août 2014 à 17:50Oui je suis bien d'accord avec toi mais le Ministère de l'Intérieur ne présente pas ça comme ça
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Alain (Boudet) m'avait déjà annoncé la mauvaise nouvelle...
J'ai bien peur que ce ne soit pas du vandalisme "ordinaire" tant l'attaque est ciblée et pour ainsi dire "signée"...
Durcet, commune soeur de La Suze (village en poésie, chemin des poètes), partage sa tristesse et l'assure de son soutien...
La poésie n'a pas de frontières, heureusement...
La connerie non plus, malheureusement...