• à Cécile, à celles et ceux qui hantent les théâtres

     

    L'ombre d'une chaise L'ombre d'une chaise

     

    « Quand je me suis présentée au casting, j’ai pris la peine d’emmener mon ombre. Ils m’ont dit à l’entrée du théâtre que je n’en avais pas besoin. Ils m’ont sommée de la laisser au vestiaire.
    [...]
    Leur ai fait part de ma crainte d'une erreur. Qu’à la sortie du théâtre, l’ouvreuse, trop occupée à surveiller, ne m’assigne l’ombre d’un autre. L’idée de me retrouver avec l’ombre d’une chaise, par exemple, m’atterrait. Sur les planches ça passait encore, mais dans la rue, avec une chaise ? Pour faire le trottoir. Ça n'amène pas de client une chaise. Ce n'est pas pratique. Ils me rirent au nez.»*

     

    * Hyam Yared, L'Armoire des ombres, éd. Sabine Wespieser, 2006


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    à Gilles et Marie

    à la Fontaine fleurie

     

    Le basilic dont je viens de semer graines en mon jardin, devait déjà, par homonymie, partager la réputation sulfureuse d'un reptile : voilà maintenant qu'on lui court sur le haricot.

     

    basilic.jpg

    Sachet de graines Vilmorin (c'est moi qui surligne)

     

    Une croyance populaire prétendait que les vieux coqs pondaient parfois dans le fumier. Cet œuf donnait naissance à un basilic, redoutable reptile qui avait le pouvoir de tuer par son seul regard. Il se tuait d'ailleurs lui-même en se regardant dans un miroir. Regard de basilic pour des yeux révolver !


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  • Victor Margueritte

     

    Sur le dernier vide-greniers visité, j'ai fait emplette de livres pieux*.

    Sur un autre de ces lieux de déballage, un ami** a déniché cette Prostituée – roman en deux volumes – qu'il m'a offerte***. De M. Victor Margueritte.

    Ça commence fort : la jeune Annette a été raflée sur un trottoir par Brice l'Auvergnat. Au violon ! Nous, on sait que c'est une injustice, mais pas le fonctionnaire suspicieux. Pauvre petite couseuse ! – elle est couseuse. Sa chair de vierge tressaille d'une horreur secrète.

     

     

    * Authentique !

    ** Je soupçonne sa complice d'être aussi sa compagne. Et réciproquement.

    *** Ah oui ! L'accord je le vois là !


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  • La directrice d’une école élémentaire de la Sarthe porte plainte pour le vol d’une cagnotte de tombola. Après la fouille des élèves suspects (Paris-Match.com), les enquêteurs menacent de relever leurs empreintes digitales.

    « Les empreintes, ça ne fait pas mal. [...]. On est aussi dans de l'éducation civique. Les gendarmes font leur enquête, les enfants peuvent comprendre que la société ne laisse pas un vol impuni et recherche le coupable.» (Emmanuel Roy, inspecteur d'académie).*

     

    Après enquête, les empreintes trouvées sur la boîte sont celles d'un adulte.

    Regrettons qu'on ait fait appel aux Experts (France-soir) plutôt qu'à Colombo... Avec Colombo, on aurait connu le coupable dès le début du film !

     

    Notre photo : la rue empruntée**  par la voleuse.

     

    rue.jpg

     

    * Les journaux, 17 & 18 mai 2010.

    ** On espère qu'elle la rendra.


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  • precigne4722.jpg Composition – Précigné (72) – mai 2010

     

    Sur le vide-greniers de Précigné, une mère à sa fille – quatre-cinq ans – :

    – J'en ai marre que tu me marches sur les pieds. Elles coûtent pas assez cher comme ça mes chaussures ?

     


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  • Les ami-e-s (s')exposent.

    Marief et Pascal Juhel à St-Céneri.

    Sophie et Alain de Bourgues à Ste-Suzanne.

     

    affichestceneri.jpg  affichestesuzanne.jpg

     

    En 1832, le Dictionnaire de l'Académie française* mettait les artistes en garde :

    Un homme sensé ne s'affiche pas.

    Cent ans plus tard, il apporte une nuance :

    Un homme de goût ne s'affiche pas.

     

    * Dictionnaires d'autrefois, en ligne.


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  • dessin Jacques Dauphin Au musée. Aquarelle de Jacques Dauphin*

     

    homophobie.orgAvoir la tapette et le baudru... Trouvée dans le Dico de la violence**, la locution m'avait plu.

    – Tu m'étonnes !
    Albert Doillon en donne cette définition : être marqué au fer rouge et recevoir le fouet.

    – Ah oui, ça refroidit !

    À la lecture de l'auteur cité par Doillon, cette définition d'avoir la tapette me semble un peu hâtive :

    « Adieu, Margot la profiteuse, infectée gueuse à crapaud ! [...] T'as eu la tapette et l'baudru ; j't'avons vu faire la procession dans la ville, derrière le confessionnal à deux roues à Charlot casse-bras, qui t'a marqué l'épaule au poinçon d'Paris.»***

    Cette tapette ne mérite pas l'opprobre...

     

    Le 17 mai, c'est aussi la Journée internationale contre l'homophobie.

     

     

     

    * Jacques Dauphin, Souricières, éditions Demeter, 2007.

    ** Fayard, 2002. Repris dans Dictionnaire de l'argot, Robert Laffont, Bouquins, 2010.

    *** Lécluse, Déjeuner de la Rapée ou Discours des halles et des ports, 1748.


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