• Plantons le décor.
    J'étais, nez au-dessus d'un bouquet de joncs, à capturer l'image de libellules, quand, surgies de la forêt, cavalière et jument contournent l'étang et s'arrêtent en mon dos.
    Pas pris photo. Écrit poème.


                           à P...

    Jument s'arrête.
    Cataracte de pisse.
    Proute et crotte.
    Couchée sur l'encolure
    cavalière fesses en l'air.

    Idée de la rotondité
    de la terre.



    * Sans titre (cheval rouge), 1984, crayons de cire, 20 x 15,8 cm

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  • Affiche 2009
    – C'était bien mieux avant...
    – Parlez pour vous, général Custer, nous, on finit toujours sous la fourchette.

    Manière d'engraisser les poulets

    Le poulet libre n'a que des muscles et un peu de chair.
    Pour qu'il prenne la graisse, tenons-le prisonnier dans une mue.
    Que cette mue mesure un mètre de longueur sur 50 centimères de hauteur et de profondeur !
    Qu'elle soit faite avec des barres !
    Que le sommet, les côtés et le fond soient à jour !
    Que la place soit combinée selon la taille des individus qu'ici nous supposons être au nombre de vingt !
    Les poulets n'ont pas besoin de beaucoup d'espace.
    Plus ils sont serrés, mieux cela vaut.
    Il suffit qu'ils puissent se tenir debout tous à la fois.
    Tâchons de réunir ceux qui ont été accoutumés à vivre ensemble.
    S'il y a parmi eux un querelleur, retirons-le.
    Chez eux, comme chez l'homme, les méchants gâtent les bons.
    De peur de contagion, isolons le captif qui tombe malade.
    La nourriture qui est de l'avoine, se met, soit dans une auge, soit sur une planche plate adaptée au-devant de la prison.
    Il vaut mieux la mêler de lait que d'eau.
    Elle doit former une bouillie qui, molle, ne soit pas assez déliée pour déborder de la planche.
    Donnons à manger au moins trois fois par jour, la première fois, après le lever du soleil, et les autres fois, par intervalles de quatre heures.
    Proportionnons chaque repas à ce que la réunion peut manger sans se livrer à un excès.
    Après le festin, favorisons l'appétit et l'engraissement, en essuyant la planche, et en jetant du gravier.
    Au bout de quinze jours de pareil traitement, les sujets sont gras.
    C'est, pour le rôtisseur, le moment de les prendre et de les embrocher.
    En effet, trop dodus, ils ont une chair moins savoureuse.
    Sachons aussi qu'avant de les tuer, l'égorgeur les rend plus faciles à conserver, en leur imposant une diète de douze à quinze heures.



     Journal d'agriculture de la Côte-d'Or (1862)

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  • Un civil, un militaire et le poète attendent la fin de la guerre.
    Un civil, un militaire et le poète attendent la fin de la guerre.

    23.12.85, crayons de couleurs, 20 x 15,7 cm.


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  • Nos indignations sont aussi aveux de faiblesse.
    Ces dessin et poème retrouvés évoquaient la famine de 1983-84.
    Éthiopie, 1984
    Éthiopie, la mort met les bouchées doubles, 1984


    ils sont là

    assis au bord de leur gamelle
    madame famine
    ses lardons accrochés
    à la peau lâche de son ventre
    attendent monsieur gagner plus
    qu’il prépare la pâtée
    avec ses chars et canons

    attendre
    c’est toujours ça de pris




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  • Maison de Yannis Dessin de Yannis, à 7ans.

    Son père, trente ans plus tard :

    Maison 033

    Pas mieux !

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  • Âne dans son pré Bonnet d'âne pour le ministre de l'Éducation nationale !*
    L'orthographe n'est plus ce qu'elle était ! Sainte-Beuve déjà, dans le Figaro du 26 mars 1867, raillait – c'est un euphémisme – Madame de Bregy [...] félicitant un jour madame de Sablé sur son esprit à la fois et sur son potage qui était en renom, trouvait moyen de lui dire qu’elle quitterait volontiers tous les mets du plus magnifique repas de la Cour pour une assiettée de ce potage, à la conditon de l’écouter tout en en mangeant ; cela est flatteur et spirituel, mais elle le lui écrivait en ces termes impossibles, dont je ne veux rien dérober :
    « ... Aujourduy la Rayne et madame de Toscane vont a Saint-Clou don la naturelle bauté sera reausé de toute les musique possible et d’un repas manifique don je quiterois tous les gou pour une ecuele non pas de nantille, mes pour une de vostre potage ; rien n’étan si delisieus que d’an manger an vous ecoutan parler.»
    Une ecuele de nantille pour un plat de lentilles, et le reste : qu’en dites-vous ?
    Et voilà le bel esprit de ces grandes dames,  dans tout le scandale du texte.

    Bel esprit de Sainte-Beuve, ignorant qu'en Anjou, on appelait nantilles les lentilles. Son secrétaire, Jules Troubat – encore lui – aurait pû le lui dire s'il n'avait passé son temps à écrire sur des buvards ses pensées : « Tout homme qu'une femme gouverne est sûr d'aller à la dérive.»


    * Merci à Martine du Schmilblick d'avoir rapporté.

    Notre photo : Âne dans son pré.

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  • Notre collaborateur – épisodique – et néanmoins ami fait parler de lui dans la Dépêche du Midi dont nous reproduisons ci-dessous l'article de Pierre-Jean Pyrda, dans l'édition du 3 septembre.
    « Je suis fier de cette aventure », nous a déclaré Jean (l'astuce) Bertrand que nous avons pu joindre brièvement au téléphone. Nous lui envoyons une boîte de croquettes qu'il pourra partager avec l'oiseau.

    Gaillac. Un jeune vautour a été recueilli

    Récupéré lundi dans un champ, le rapace immature a été récupéré par la Ligue de protection des oiseaux à Castres.

    La capture du rapace s'est avérée délicate mais les gens de la LPO savent faire. Photo DR
    La capture du rapace s'est avérée délicate mais les gens de la LPO savent faire. Photo DR

    Une buse ou un faucon pélerin, nombreux dans le Tarn, seraient passés inaperçus mais le rapace posé, mardi matin, dans un champ, au nord de Gaillac, a attiré l'attention. Et pour cause: c'est un vautour de 2,10 mètres d'envergure pesant une quinzaine de kilos (plumes comprises!) qui se reposait près de Tessonnières, non loin du chemin Toulze. Des automobilistes empruntant cette route passagère ont alerté la gendarmerie de Gaillac. Après avoir sécurisé la circulation, les militaires ont appelé la Ligue de Protection des Oiseaux afin de récupérer le vautour.

    De Castres, un coup de fil a permis à Pierre Chavanon, le vice-président de la LPO qui habite à Lagrave de se rendre sur les lieux avec sa fille Lisa afin de capturer sans dommage le superbe rapace.

    « L'approche n'a pas été aisée, dans un premier temps, le vautour, un jeune immature, s'est envolé et a traversé la route, c'est dans cet autre champ que nous avons pu le capturer », explique Pierre Chavanon.

    Logé dans la voiture, protégé d'une couverture, le grand rapace, très calme, escorté par une voiture de la police municipale, a été emmené à la clinique vétérinaire de la rue Aristide-Briand où il fut mis au repos.

    Porté par l'autan

    En fin d'après-midi, venant de Castres, Sylvie Malaterre, responsable du centre de soin tarnais de la LPO Tarn, est arrivée avec une cage adéquate. Entre-temps, l'antenne locale de la LPO dépêchait Jean (l'astuce) Bertrand, un des animateurs du groupe de la Grésigne, pour effectuer le transfert de cage à cage du vautour fauve. «Cela n'a pas été une opération facile compte tenu du poids et de l'envergure du rapace. Il s'agit d'un jeune erratique. C'est ainsi qu'on appelle les jeunes adultes, pas encore en âge de se reproduire. En quittant le secteur parental, ils doivent parcourir des kilomètres et des kilomètres en se laissant guider par le vent.»

    Mardi, un fort vent d'autan balayait le Tarn. Jean (l'astuce) Bertrand et ses amis de la LPO avancent donc cette hypothèse: «Ce vautour a pu s'envoler des gorges de la Jonte, dans le sud-Aveyron, où l'espèce est très présente, et parcourir près de 150 km à vol d'oiseau jusqu'à épuisement. Il s'est perdu loin des couloirs où il est habituellement observable».

    Recueilli au centre de soins de la LPO, situé près de Castres, le jeune rapace y a été ausculté et surtout bien hydraté.

    «C'est un oiseau qui boit très peu, alors, il faut l'hydrater. La nourriture, c'est moins important car le vautour peut jeûner pendant 15 jours sans problème», précise M. Bertrand. Le spécimen récupéré à Gaillac va rester 72 heures en observation dans le Sud-Tarn. «Selon son état, on le gardera une semaine à dix jours et après, on ira le relâcher dans les gorges de la Jonte, au contact d'un groupe. Il n'y a pas de risques qu'il soit rejeté car les vautours sont des oiseaux grégaires.» En attendant, le jeune rapace va être chouchouté par la LPO du Tarn.


    La LPO dit merci

    La Ligue de Protection des Oiseaux du Tarn remercie les personnes qui ont signalé la présence de l'oiseau, la gendarmerie et la police municipale de Gaillac qui ont assuré la sécurité des automobilistes et le sauvetage de ce grand et emblématique rapace, ainsi que le cabinet vétérinaire, partenaire régulier et bénévole de ce type d'action.


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