Le cygne encore. Aujourd'hui avec Buffon, authentique poète.*
Le couple amoureux se prodigue les plus douces caresses, et semble chercher dans le plaisir les nuances de la volupté, ils y préludent en entrelaçant leurs cous ; ils respirent ainsi
l’ivresse d’un long embrassement ; ils se communiquent le feu qui les embrase ; et lorsqu’enfin le mâle s'est pleinement satisfait, la femelle brûle encore ; elle le suit, l'excite, l’enflamme de
nouveau, et finit par le quitter à regret pour aller éteindre le reste de ses feux en se lavant dans l’eau.(1)
(1) D'où vient l'opinion de sa prétendue pudeur, qui, selon Albert, est telle qu'elle ne voudrait pas manger après ces
moments avant de s'être lavée. Le docteur Bartholin, enchérissant encore sur cette idée de la pudicité du cygne, assure que, cherchant à éteindre ses feux, il mange des orties, recette qui serait
apparemment aussi bonne pour un docteur que pour un cygne.
* Georges Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des oiseaux, Paris, MDCCLXXXV.
L'image, montrant un douce caresse du couple, a été censurée au mieux.