Joueur de guimbarde
29.03.16, crayons sur papier aquarelle, 27 x 13 cm

Gomme mie de pain
29.03.16, crayons sur papier vergé gris, 13 x 15 cm

Les grincheux* diront que si j'avais usé de ma Gomme mie de pain sur le Joueur de guimbarde, on n'en serait pas là à déplorer ce cadeau reçu, d'une boîte de crayons Caran d'Ache**.
Iraient-ils reprocher à Watteau son Joueur de fifre ?

* Après ça, les grincheux seront bien en peine d'en placer une dans les commentaires.
** Dessinateur français, né en Russie, Emmanuel Poiré, est connu sous le pseudonyme de Caran d'Ache, emprunté au russe karandash (terme russe qui désigne le crayon). Le mot russe provient lui-même de la racine turque kara tash  qui désigne la pierre noire.
Caran d'Ache est, depuis plus d'un siècle, une fabrique d'outils de dessin et d'écriture reconnue.

Un premier semis de taches ocre jaune. Complété par un semis plus dense de taches blanches, enfermé dans une frontière rectangulaire, blanche elle aussi.
Voilà ce qui nous est montré.
Je peux encore donner les dimensions, le support, la matière picturale. Mais rien sur les intentions. Mémoire défaillante. Avait-elle besoin de s'encombrer ?

Roubaix – mars 2016

La famille ? Un milieu à risque ! Ce n'est pas Jules Renard qui me contredira :
« Quand je me suis marié, j'ai dû mener ma jeune femme dans ma famille. Mon père chercha ce qu'il pourrait faire en son honneur. Il décida de faire remettre quelques tuiles neuves au toit de sa maison, puis il y renonça.»*

* Journal, 24.04.1899

Les rétroviseurs de ma voiture témoignent du grand combat qui a opposé un oiseau à son reflet.
Qui a saigné ? L'oiseau ou son double.

Éclats des chemins, tout dernier Choisi de l'atelier de Groutel.*
Ce portfolio accueille des haïkus** d'Éliane Biedermann, mis en images par Pascale Etchecopar.
Les haïkus suivent leur chemin de peu qui dit beaucoup. Ils sont parfaitement ancrés dans les paysages contemporains : on y voit, par les vitres des trains, battre lentement les pales des éoliennes.
Ajoutons que l'artiste plasticienne a su, par ses linogravures, et avec la complicité de l'imprimeur, mettre un rythme dans les 64 pages du recueil et lui donner cette lumineuse unité.
Une réussite.

Autre actualité à l'atelier de Groutel, une souscription pour un prochain Choisi. [Cliquer sur l'image pour agrandir]

* Éliane BIERDEMANN, Éclats de chemin, linogravures de Pascale ETCHECOPAR. Impression en typographie par Jacques RENOU. 64 pages, sur papier vergé 160 g, 11 x 12,5 cm. Tirage limité à 55 exemplaires. Prix : 18 €. Atelier de Groutel, 25 Groutel, 72610 Champfleur
** Certains font ce haïku, mot invariable. Ils feront moins les malins le jour où on leur supprimera le tréma.

Roubaix – mars 2016

On voit à la Piscine, incontournable musée roubaisien, une Famille ouvrière participant à l'enrichissement de Roubaix ou L'Épargne. Ce tableau de Gérard Vergaert montre, au centre, un ouvrier, tenant dans ses bras une très jeune enfant.  En arrière, sa femme le suit, bourse à la main. La jeune enfant donne à Madame l'Épargne – allégorie en robe longue – un sou de l'époque.

Une première remarque : ce n'est pas aujourd'hui qu'on verrait un prolétaire enrichir les bourgeois.
Une seconde remarque : le tableau voisin, d'Henri Meurisse, a pour titre L'Heure de la pipe dans le Nord. Je ne vous décris pas, puisque que ceci, etc.

Une question, enfin :
N'a-t-on pas aussi dans la pipe une notion d'épargne ?

Entendu, dans la rue :
« Le poète qu'a fait les feuilles mortes se ramassent à la pelle, comment qu'il s'appelle déjà ? »

À quoi aurait-il servi qu'on inventât le bulletin météo avant la pluie ou le vent ?
Relevé du 3 mars 1816 à Saint-Petersbourg : matin, ciel couvert ; après-midi, neige.

 Lille – mars 2016

Notes prises à l'exposition Mauvaises Filles*.
Appréciations portées par des « éducatrices » de maisons d'enfermement sur leurs protégées (milieu du XXe siècle).

Mauvaises Filles, déviantes & délinquantes, 19e / 21e siècles. Exposition visible à l'ENPJJ, rue du Curoir à Roubaix, jusqu'au 29 avril 2016.