Trois mousquetaires
Pierre de Coubertin* souhaitait que l'art fût représenté aux Jeux olympiques et des concours d'art furent organisés jusqu'aux Jeux de Londres en 1948.
En 1924, pour les jeux de Paris, Henri de Montherlant faisait parti de l'équipe de France de littérature. Il ne figura pas au palmarès du concours remporté par Geo Charles – médaille de vermeil pour son poème Jeux olympiques. Charles Antoine Gonnet, autre français obtint la médaille de bronze, avec Vers le Dieu d'Olympe.
Sur la photo, quatre concurrents de l'équipe de France, avant la finale.
De gauche à droite : A. Godinat, C.-A. Gonnet, L.-A. Montai, G. Charles.
* Curieusement, concourant sous un pseudonyme, Pierre de Coubertin fut le premier médaillé d'or en 1908.
Source image : gallica.bnf.fr
Poutre d'escampette
Nous sommes en 1912, on n'allait pas tarder à être moins insouciant.
En attendant, pour distraire ses contemporains, M. Mayoux jetait depuis la tour Eiffel, des poutres attachées à un parachute de son invention.
On lui interdit bientôt cette pratique après qu'une des poutres eut fracassé la tête d'un badaud.
M. Mayoux dut prendre la poudre d'escampette quand on s'avisa qu'il démontait, pièce après pièce, le monument parisien.
Source image : gallica.bnf.fr
20-10-12, essais de parachute de M. Mayoux (descente du parachute attaché à une poutre de 40 kilogrammes, sous la tour Eiffel)
Et voilà l'travail
Homme qui rentre dans sa coquille, 2017, objet blistérieux, 12,5 x 12,5 x 4 cm. Collection privée.
Le prochain objet blistérieux a déjà pour titre : Paysage bucolique avec ru qui serpente vif & joyeux entre les peupliers.
Tout un programme !
Recoquillement
Homme qui rentre dans sa coquille.
Objet blistérieux sur la table de montage.
Il a fallu qu'une amie me réserve ce blister pour croiser un mot dont je n'avais jamais eu usage jusqu'à ce jour : recoquillement.
Pas dit qu'il me serve à nouveau quoique... Cela me donnerait l'occasion de citer Flaubert – qu'on ne cite pas suffisamment – : « J'ai des recoquillements si profonds que j'y disparais, et tout ce qui essaie de m'en faire sortir me fait souffrir.»*
* source CNRTL, article Recoquiller
Excepté Courtin
Maison de Cadet Rousselle ? – Fresnay-sur-Sarthe, août 2007
Vatinelle. – Elle a raison. L'avez-vous seulement regardé, Chavarot ? Il ramène... c'est un rameneur !
Courtin. – Qu'est-ce que c'est que ça ?
Vatinelle. – Un rameneur ? c'est un genou qui n'ose pas porter perruque, ou, si vous l'aimez mieux, un commerçant dégarni qui emprunte à son arrière-boutique quelques rossignols oubliés pour en parer sa devanture. Le fondateur de cette institution se nomme Cadet Rousselle. Après lui, je nommerais Chavarot... s'il n'était mon ami.
Tout le monde rit, excepté Courtin.
Bleu, c'est vague
Conlie - avril 2007
Il y a dans les nuages ce soir des violets et des bleus bien beaux, [...] un bleu surtout plus floral qu'aérien, un bleu de cinéraire, qui surprend dans le ciel. Et ce petit nuage rose, n'a-t-il pas aussi un teint de fleur, d'œillet ou d'hydrangea ?
- C'est beau comme du Marcel Proust...
- C'en est du Marcel Proust.
- Je ne saisis toutefois pas le rapport entre la photo et la citation...
- N'y a pas. Juste ne pas se laisser submerger par la vague bleue**. Et le blues.
* Marcel Proust, Du côté de chez Swann
** Ce n'était pas encore la vague brun marine.
Billet déjà publié en juin 2007
Quand il y a Eugène

Le Mans, mars 2007
Habillage en tôle d'un tour destiné à la collecte de vêtements pour la communauté d'Emmaüs. Eugène Boudin a peint le ciel - et la plage. Des centaines de mains ont ajouté leur griffe. J'ai pris la photo.
Ça baigne
Déniché à Coulon (85), un recueil de Hubert Pajot*, d'où émerge le poème suivant :

La langue d'oil,
Quel Mobiloil !
Mais quel Médoc,
La langue d'oc !
J'en étais encore à réfléchir à l'illustration quand, au détour de l'étroite allée d'un vide-greniers, un bidon à huile se jette devant mon objectif. Pile poil, Mobiloil !
– Non ?
– Si ! Et fin du fin... à la dame qui tient l'étal, curieuse de mon intérêt pour son bidon, je narre en quelques mots le bouquiniste, le poème, l'exceptionnel destin de la photo dans l'excellent blog que vous tenez entre les mains à l'œil.
– J'aime entendre dire des poèmes, confie-t-elle. D'ailleurs, un poète est venu chez nous qui contait très très bien... À l'école de ma fille, puis au foyer rural...
Je la presse de m'en donner le nom.
– Monsieur Poslaniec !
– Christian Poslaniec ! Ça alors...
Christian, si tu passes ici, je t'embrasse.
* De mon courtil, Studio technique d'éditions, Toulouse, 1931
Hubert Pajot (1896-1986) fut sénateur-maire de Fontainebleau.
Billet déjà paru en 2007
Trzy kolory : Niebieski
Le Mans, mars 2007
Dernier volet de notre trilogie. Nous connaissons maintenant cinq mots de polonais. Insuffisant pour commander une bière ou dire la messe en latin. Soyons patients. Et persévérants. Avec My tailor is rich, on ne savait pas non plus demander les toilettes.
Trzy kolory : Niebieski, est le titre original du film Trois couleurs : Bleu, du polonais Krzysztof Kieslowski.
Billet déjà paru le 1er avril 2007
Trzy kolory : Czerwony
L'Ametlla de Mar (Espagne), juin 2005
laissez leur notre drapeau, le rouge - au front.
André Blanchard, Impasse de la Défense
Je sors la citation du contexte. J'ampute même la phrase de son entame. Il reste l'ironie de André Blanchard. Et même dans si peu : la concision de son écriture.
Rien à ajouter. Pas d'eau dans mon rouge.
Trzy kolory : Czerwony, est le titre original du film Trois couleurs : Rouge, du polonais Krzysztof Kieslowski.
Billet paru le 30 mars 2007