Eau dormante
à l'ami, fidèle et discret lecteur,
qui vient d'aménager une mare
pour l'éveil et le bonheur d'un enfant
Libellule déprimée mâle au jardin – 2008
Pour les préserver du danger des points d'eau, on racontait aux jeunes enfants bretons que la libellule allait leur coudre les paupières.« An nadoz-aer a wri an daoulagad, la libellule coud les yeux.» L'anecdote est rapportée par Daniel Giraudon qui réunit dans Le Folklore des insectes et autres petites bestioles*, les traditions populaires bretonnes recueillies auprès des anciens.
En Sarthe, il fallait se méfier d'une espèce de birouille qui hantait mares et puits.
* éditions Yoran Embanner, 2011
1er mai
1er mai 1907. Arrestation d'un enfant, dit la légende. (source : gallica.bnf.fr)
Il y a 40 ans
ATTENTAT contre la TAUPE
Dans la nuit du 27 et 28 avril 1977, la librairie la TAUPE était victime d'un attentat. Vers 4 heures du matin un commando brisait la vitrine à coups de barre à mine et lançait deux cocktails Molotov près de l'escalier qui montait dans l'appartement.
Heureusement les cocktails firent long feu, mais un bidon d'essence laissé sur le trottoir confirmait l'intention criminelle.
L'enquête des pompiers démontra que si le feu s'était déclaré, les quatre personnes qui étaient à l'étage pouvaient griller. Cette agression survenait après l'attentat du 23 et 24 avril à Angers, qui avait détruit complètement la librairie La Tête en Bas. Le lien entre les deux attentats semblait évident.
Les auteurs des attentats furent arrêtés : trois militaires qui rêvaient de devenir mercenaires et un photographe dans la presse d'extrême-droite. Au procès ils seront défendus par Me Varaut, qui sera plus tard le défenseur de Papon.
Dans les années 70, sous la présidence de Giscard, de nombreuses librairies furent victimes d'attentats.
Quelques jours après l'attentat contre la Taupe dans un éditorial anonyme, le Maine Libre tapait à boulets rouges sur les librairies gauchistes. « Mais, au nom du ciel, qu’on ne fasse pas de ces librairies gauchistes des martyrs du fanatisme. Laissons donc l'enquête suivre son cours.» .
Nos agresseurs seraient aujourd'hui au FRONT NATIONAL, n'oublions pas de les combattre.
James TANNEAU
James Tanneau était le libraire enthousiaste de La Taupe, devenue plus tard Plurielle, sur les bords de Sarthe, au Mans.
Depuis sa retraite, James continue à défendre avec passion les acteurs – auteurs, éditeurs, libraires, lecteurs – d'une librairie authentique dans une association dont il est le président : l'Anacoluthe et sa revue trimestrielle L'Iresuthe (également sur internet).
Ça tourne rond ?
Voici la page 17 du prochain Choisi de l'Atelier de Groutel. Linogravure en 2 couleurs.
Je ne contrarie pas les gens qui me reconnaissent un certain talent. Se doutent-ils de tout ce qui se trame dans l'arrière-cuisine ?
Surtout quand il s'agit d'accompagner un poète.
Des premiers jets au papier déchiré. Avant un passage sur le scanner, une mise au format définitif, la gravure des plaques lino et le tirage sur la presse.
Merci mon Prince
Panne sèche. Las d'avoir poussé ma mobylette jusqu'aux faubourgs de la ville, je reprenais mon souffle quand, derrière le muret sur lequel je m'étais appuyé, une voix fluette m'interpella :
– S'il-te-plaît, dessine-moi un oiseau.
Celui qui a un grand nez
Comme ça, sans lunettes, on dirait un pic, un pif, un turlututu de chapeau pointu...
C'est une chaussure ! Et quelle chaussure ! Mais...
Est-ce bien raisonnable de porter des chaussures pointues ? demande Le Monde :
« La chaussure à bout pointu a, hors de toute considération sociologique, un effet déstabilisateur sur la silhouette. Portée avec un pantalon ample, elle apparaîtra bien trop fine à son extrémité et fera ainsi enfler la jambe. Mise avec un pantalon serré à la cheville, sa longueur donnera en revanche l'impression que celui qui l'arbore chausse particulièrement grand. Ce qui, tant qu'aucune étude sérieuse ne sera venue accréditer les rumeurs d'une corrélation entre la longueur des pieds et celle de l'organe mâle, ne pourra être considéré comme un atout stylistique.»*
* Marc Beaugé, M le magazine du Monde, 04.05.2012
Dessin tiré de l'oubli et du carnet de croquis.
Des goûts et des couleurs
Des goûts et des couleurs, on ne dispute pas.
À quoi, Voltaire répond :
« On dit qu'il ne faut point disputer des goûts ; & on a raison, quand il n'est question que du goût sensuel, de la répugnance que l'on a pour une certaine nourriture, de la préférence qu'on donne à une autre : on n'en dispute point, parce qu'on ne peut corriger un défaut d'organes. II n'en est pas de même dans les arts ; comme ils ont des beautés réelles, il y a un bon goût, qui les discerne, & un mauvais goût, qui les ignore : & on corrige souvent le défaut d'esprit, qui donne un goût de travers. Il y a aussi des âmes froides, des esprits faux, qu'on ne peut ni échauffer, ni redresser ; c'est avec eux qu'il ne faut point disputer des goûts, parce qu'ils n'en n'ont point.»*
Projet d'affiche non retenu.
* Mélanges philosophiques, littéraires, historiques, etc.
Ça ne mange pas de pain
Ça ne mange pas de pain. Enfin si. Un peu.
On ne devroit jamais faire de trop grands pains, ils se forment & se cuisent mal : on s'aperçoit que le pain est cuit, quand en frappant dessus du bout du doigt, il raisonne avec force, & lorsqu'à la baisure, la mie pressée, revient comme un ressort.
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est M. Parmentier* qui n'a pas fait que dans la pomme de terre.
Deux quignons de pain sec, 2006, plume et encre de Chine
* Avis aux bonnes ménagères des villes et des campagnes, sur la meilleure manière de faire leur pain, 1777. Source gallica.bnf.fr
Vertige
Ce dessin prend ses racines dans un poème d'oncle Pa.
Vertige
T’as pas la guitare,
T’as pas la note,
T’as même pas la gamme
Et la feuille pour écrire tes notes
T’as des mots
T’as pas les virgules
Tu te mets en orchestre
Et personne ne joue..
Les années passent
et ton chant s’essouffle..
T’avances plus,
un pas devant… l’autre
Et t’hésites,
tu ne marches plus…
quand il faudrait aller plus loin…
T’as peur du vide ?
oncle Pa
fusain et craies sur Kraft, h. 80 cm
Mangez des pommes
Constellation de la golden 2
2008, acrylique sur toile
100 x 81 cm
Georges Delbard, avisé pépiniériste, nous apprend que la golden est meilleure quand elle est cueillie un peu avant d'être mangée.
Bien tiens ! Faudrait être un foutu ballot pour la cueillir un peu après l'avoir mangée.