Un bon livre, peut-être ?
Le cycliste a mis son vélo au clou, pas le poète.
Dans Cyclitude, Jean-Claude Touzeil remonte le temps : pichenettes sur le circuit creusé dans le sable, courses chez les cadets, bouquet au vainqueur et bise claquée sur la joue de la reine* du canton,
Tifosi à son tour, il applaudit ses chouchous : Guillaume Martin (ami de Socrate), Carmen Cru (dopée au Fernet-Branca), Gino Bartali (juste parmi les nations), Matteo Trentin (cousin transalpin), un arbre ou deux (si, si) et d'autres encore qui m'ont semé sur la route des Crêtes, dans l'ascension du Signal de Charlemagne.
J'applaudis sur le passage des poèmes légers, moulés dans leurs maillots à l'humour si propre à Jean-Claude.
Clo' a jeté ses encres entre les mots, c'est beau et coloré comme la caravane publicitaire.
* une petite reine (1,48 m) !
** Un bon livre, peut-être ? est une rubrique du Biloba, blog de Jean-Claude
Cyclitude, Jean-Claude Touzeil, illustré par Clo', éditions Gros Textes, 2024
On connaît la chanson
D'un temps où les maîtres surveillaient les lectures des élèves, le principal du collège a confisqué le recueil de Pierre Louÿs dont je venais, me privant de roudoudous pour la quinzaine, d'acheter l'édition toute fraîche du Livre de poche.
Un demi-siècle – j'arrondis – plus tard, je reçois, en étrennes, ce beau tirage des éditions Rombaldi (1937), à la typographie soignée, illustré en noir et sanguine par Lobel Riche.
Plus que consolation !
Coups de cœur
Il coche chaque livre lu. On reconnaît à sa toque le lecteur performant.
Ce petit dessin devait illustrer le billet de liaison que James Tanneau produisait régulièrement pour informer
de ses coups de cœur les clients de sa librairie Plurielle.
James a pris retraite.
Ci-après, comme qui dirait des coups de cœur, les livres qui trônent au sommet des piles ces jours-ci.
– Poèmes pour enfants seuls, d'Étienne Paulin (Gallimard). Étienne Paulin, en son temps, a été publié dans l'irremplaçable collection Polder/Gros Textes (voir le site de la revue Décharge)
– Seconde innocence, de Christophe Langlois (Gallimard). Christophe Langlois présente Sommeils, de Robert Desnos, chaudement recommandé par l'incontournable blog Biloba.*
– Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi, de Hollie McNish (Le Castor astral)
– Nouveau fatrassier, de Jean-Pascal Dubost (Tarabuste)
– La porte du frigo se frotte encore les yeux, de Séverine é (Rougier Vincent)
* Ce n'était pas Sommeils, mais Poèmes de minuit (Seghers).
Bosses
Dans l'Abécédaire amoureux animalier et La rime a des bisons que le gazon ne connaît pas, fête au chameau ce jour d'hui.
Rayures
L'été dernier, j'ai illustré deux livres qui mettaient en vedette des animaux.
Le déjà rencontré sur ce blog : Abécédaire amoureux animalier et le remarquable recueil de Patrick Joquel : La rime a des bisons que le gazon ne connaît pas.
Voici comment, chacun dans son propre registre, ont été maltraités les zèbres.
Fils des âges farouches

En vacances avec Rahan – juillet 08
Si on avait laissé grandir le fils de Crao, de la grande horde de « ceux qui marchent debout », il nous inventait le smartphone et la clé USB !
À dessein
À son talent de lexicographe (lire billet précédent),
François Fertiault ajouta celui de poète.
Sonnet dudit :
LA LEÇON DE DESSIN
à Madame A.-E. Leleux.
Le crayon aux doigts, mais d'une main lente,
La fillette est là, croquant un dessin ;
Et le professeur, grand maître... en larcin,
Cherche à lui glisser sa lettre brûlante.
À la mère assise... et non somnolente :
« Pour mieux réussir le petit poussin,
Il faudrait Buffon, » dit-il à dessein,
Trouvant à part lui l'idée excellente.
La mère se prend au vœu du brouillon,
Lui tourne le dos, court vite au rayon,
Fouille avec ardeur... Bonnes hypothèques !
À la belle enfant la lettre a passé.
Le « petit poussin » est presque effacé...
À quoi servent donc les bibliothèques !
François Fertiault, Les Sonnets du Salon (1878)
N'ayant pas mon Buffon sous la main, j'emprunte à Mès,
une illustration de Mémoires d'une poule noire, roman de Maurice Barr.
Sources : gallica.bnf.fr
Instants
Études pour les images d'Instants nomades de Chantal Couliou (éditions Gros Textes) – mai 22
Instants nomades
Quand j'ai découvert le tapuscrit de Chantal, c'est l'idée de chemin qui s'est d'abord imposée, bien qu'elle écrive qu'il n'y avait / ni route / ni chemin. Et j'ai déroulé l'idée, en m'attachant aux traces que le vent et la vie s'obstinent à effacer.
L'illustration s'étale sur une toile de grande largeur dans laquelle j'ai découpé (virtuellement) 12 images.
L'œuvre abstraite traduit une atmosphère, un ressenti de lecteur. Elle n'a pas d'autre ambition qu'être un contrepoint léger à l'écriture dense de l'auteure.
Partager des mots
– à l'infini
pour panser
les brûlures du monde.
Chantal Couliou
Instants nomades
Gros Textes, 2022