La perche n'a qu'à bien se tenir
21/3/25, Bois de Boulogne, Plevins [tenant une pipe] et Hugues [tenant une canne à pêche] – source : gallica.bnf.fr
Canne posée sur un trépied
le flotteur paresse à la surface de l'étang
Jeune pêcheur – douzaine d'années –
calé dans le fauteuil
yeux rivés
sur l'écran
de son smartphone
Tuto sur la pêche au leurre ?
Ondulé
Le commentaire de Laurent (17.06) a réveillé ce court billet publié en 2007 (première mouture du blog)
Sous les cartons
le sans-papiers
Mexique, novembre 2006 - photo MT
Hydrographique encore
Tocantins (fl)
Touz (lac de) Eure (riv) Essonne (riv).
Missouri (riv) Golo (fl)*
– Titicaca (lac) !
Prout (fl).
– Ucayali (riv) Pô (fl),
Yukon (fl).
* eaux usées
dessin : Yannis, 10 ans
Hydrographique
À la faveur d'un rangement (sic), les strates les plus anciennes de la maison ont revu le jour. Il y avait là, depuis une quarantaine d'années, quelques poèmes hydrographiques, illustrés par Yannis – jeune.
Un spécimen, véritable romance :
Romanche (riv)
Ladoga (lac)
Ardèche (riv) Oise (riv),
Gascogne (golfe de),
Béthune (riv) Essonne (riv).
Ohio (riv) ! Ohio (riv) !
Gard (riv) Oubangui (riv) Lay (fl) !
Vienne (riv) Loing (riv)
Amazone (fl) Gironde (estuaire) ;
Arc (riv) Banda (mer de),
Vézère (riv)…
Vilaine (fl) Têt (fl)
Onega (lac)
Chubut (fl),
Meurthe (riv).
Oural (fl) !
Amazone (fl) Victoria (lac)
Rio Grande. (fl)
Comment je n'ai pas écrit
Comment je n'ai pas écrit certains de mes poèmes.
J'ai un ami poète... enfin, j'en ai plusieurs, mais celui-ci ne se sépare jamais du petit carnet où il transcrit – c'est pratique – la moindre de ses poétiques pensées. Des poétiques pensées, il m'en tombe quelquefois sur le râble, que je note sur les supports qui me tombent – ah oui, tout tombe – sous la main : tickets de caisse, marges de journal, dos d'enveloppe... L'exemplaire ci-contre a été oublié dans la poche d'un anorak défraîchi que je n'ai pas enfilé depuis l'hiver dernier. De mémoire, il aurait pu servir de quasi-poème de circonstance pour remercier de l'envoi d'un amical colis, avec ail rose, foie et magret de canard.
Pour n'avoir pas cassé trois pattes à un canard, on ne manquera pas de se réjouir qu'il soit tombé – qu'est-ce que je disais ! – dans l'oubli.
Frais du jour
Un des mes amis poètes ne se sépare jamais du petit carnet auquel il confie la moindre de ses lumineuses idées. Ainsi, aucune ne reste dans l'ombre.
– Je n'ai pas de carnet.
– Tu n'as pas non plus d'idée lumineuse.
– Sans doute !
À gauche, idée lumineuse notée dans la marge du quotidien du jour.
Ci-dessous, le quasi-poème qui en a jailli – enfin jailli, c'est vite dit !
Belote et récidive
Des voleurs comme il faut, c'est rare de ce temps
Georges Brassens
Confondus,
les Pieds nickelés
ont reconnu
avoir cherché
un quatrième
pour taper le carton.
Chant du départ
Ils s'apprêtent à déjeuner. Téléphone.
– Êtes-vous le fils de madame L ?
– C'est moi, oui.
– Votre mère est partie.
– Partie ? Où ça ?
– Morte. Votre mère est morte
– Qu'est-ce qu'on te voulait ?
– Maman est partie.
– Partie ? Où ça ?
Ailleurs
Oublier présente l'avantage de réserver d'agréables surprises lors de redécouvertes fortuites.
C'est le cas pour le court poème – quasi-poème – suivant retrouvé dans l'anthologie Ailleurs (n° 64/65 de la revue Cotcodi, 2005), publiée à l'occasion du 20e Printemps de Durcet.
Petit ailleurs chez soi
vaut mieux que
grand ailleurs
chez les autres
– pourvu qu'il soit riche –
Si ça n'est pas de la poésie, qu'est-ce que c'est ?
Tout juste sorti des presses de l'imprimeur, aux éditions Décharge & Gros Textes réunies, numéro 180 de la collection Polder, ce Quasi-poèmes dont j'ai commis les textes, Claude Ribouillault la préfarce (sic), Emmanuelle Brisset l'illustration de couverture.
Selon Louis Dubost – et on peut lui faire confiance – : « Ces Quasi-poèmes font du bien par où ça passe : corps, cœur, cerveau et autre organe du jouir.»
Deux notes déjà sur internet pour qui hésiterait encore à enrichir sa bibliothèque :
– celle d'Yves Artufel, où je partage la vedette avec Fredric Brown, sur le blog des éditions Gros Textes ;
– celle de Claude Vercey qui présente les deux Polder de l'automne, sur le blog de la revue Décharge (Repérage, 7.11.18).
Pratique
Yves Barré, Quasi-poèmes, éd. Décharge et Gros Textes, collection Polder n° 180, format A6, 54 pages, 6 €
Disponible auprès de la revue Décharge (et pourquoi ne pas envisager un abonnement à la revue, à l'occasion) ou auprès de l'auteur pour dédicace personnalisée.
Mise en boîte
Un poème, sinon rien. Boîte.