Vous seriez bien avisé·e·s de vous asseoir avant de prendre connaissance de la communication du CNRS* suivante (Ce que l'auteur dit du cinéma vaut pour la peinture ou la photographie) :
« Toute image est mythe. Et c'est là l'une des différences essentielles entre le mot et l'image. Le mot, nous le savons tous, est une abstraction. Si je prends le mot "chaise", il désigne et suppose toute chaise possible et laisse l'imagination lui donner une forme plus ou moins concrète à l'intérieur de notre esprit. Or je ne peux pas au cinéma donner l'image d'une chaise. Je ne peux pas non plus donner l'image de la chaise. Il n'y a pas d'article indéfini au cinéma ou d'équivalent. Si je prends une chaise, je vais donner une image de cette chaise. Ce sera celle-là et pas une autre. Je ne peux même pas donner l'image de cette chaise, mais de cette chaise vue sous un certain angle, d'un certain point de vue, sous un certain éclairage. Autrement dit cette image va être infiniment personnelle et spécifique.»
A contrario et histoire d'embrouiller un peu plus les esprits, n'y a-t-il pas dans le dessin ci-dessous, une image de la chaise qui donne toute sa place à l'imagination ?
Sans chaise, 2016, linogravure, 20 x 15 cm
Autre linogravure de la série : ici.
* Collage et montage au théâtre et dans les autres arts durant les années vingt, La Cité – L'Âge d'homme, Lausanne, 1978