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éditions Donner à Voir, collection Tango
Il y a comme un air de fête chez Donner à Voir, un air d'accordéon... Deux opuscules sortent coup sur coup, dans la collection Tango :
– Une et plusieurs, d'Amandine Marembert, encres de Valérie Finder ;
– Haïkus d'eau, de Paul Bergèse, gravures de Titi Bergèse.
Les deux ouvrages sont remarquables par l'étroit rapport établi entre qui écrit et qui dessine.
Dans Une et plusieurs, les poèmes sont un rêverie sur les dessins de Valérie Linder. Les mots illustrent les images.
Par manque d'attention ou précipitation, la perfection du rapport texte/image pourrait échapper dans Haïkus d'eau. Il suffit pourtant d'associer au déroulement de courbes et de sillons de la gravure, les mots eau, goutte, lune, océan, hirondelle, ciel, soleil, source, vent, vol... pour que le lecteur – voyeur – se sente en terrain connu, donne sens à l'image abstraite, y voie : eau, goutte, lune, océan, hirondelle... Ces mots sont simplement sortis des haïkus de Paul Bergèse.
– Et la poésie dans tout ça ?
– Allez-y lire ! Un extrait toutefois. Pour votre plaisir.
Il tourne en rond
Dans la pupille du chat
Le poisson rouge
Et le premier qui dit que ça ne tourne pas en rond dans l'image ne gagne rien ni mon estime !
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Maman de Laure-Élie, compagne de Thierry, amie de beaucoup des passagers de ce blog, Cathy est décédée hier.
Si les poètes savent mettre des mots sur l'indicible, c'est aussi pour apaiser nos peines. Ce poème d'un veilleur à qui la mort a pris aussi une part de lui-même.
J’étais là
Je croyais pouvoir
ne jamais écrire sur ta mort
– question de pudeur
ou de dignité.
Pendant toutes ces années
– opérations chimiothérapies
hospitalisations urgences –
je t’avais accompagnée.
Toujours c’était toi
– mon amour –
qui montrais la voie.
Terrible faiblesse de ma part :
aujourd’hui j’ai écrit.
J’étais debout
au pied de ton lit.
Ta respiration trop rapide
ta bouche entrouverte
tes yeux partis.
Et je comptais les trous
du bracelet en plastique
qu’ils avaient mis à ton poignet
lors de ton admission :
Je n’avais plus que cela
pour m’accrocher encore
à notre vie ensemble:
ton poignet
un bracelet
quelques trous.
Et ce poème maintenant
pour demander trop tard :
sentais-tu que j’étais là ?
François de CornièreNageur du petit matin
Poème publié dans la revue Décharge, n° 161, mars 2014
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Comme le temps passe ! – ah ! lieu commun !
Il faut remonter au billet du 25 mars pour lire la genèse – n'exagérons rien, c'est pas le bout du monde non plus* – de cette petite linogravure. Je résume en plus court – pour faire pléonasme – : trois pousseurs de gouges ont déjà creusé leurs sillons – qu'un sang impur était à deux doigts d'abreuver et c'est Titi qui va parachever l'œuvre de sa main légère et parfumée**.
* du côté du commencement.
** – Parfumée ? Z'êtes sûr ?
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Catastrophique, 2014, sur une page de la Vie financière, encre, pastel et craies, 27 x 21 cm
Dérisoire. Du sentiment de la catastrophe. Verre de vin renversé. Chute des cours de la bourse. Pognon qui fout le camp. Adieu veau vache cochon.
Dans la semaine qui suivit le 11 septembre 2001, le Dow Jones perdit 14%, le Nasdaq 16%. Solidarité des actionnaires !
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Un tableau tout ce qu'il y a de plus beau, pédagogique en diable*, pour donner au téléspectateur les clés des élections municipales.
Les nombres négatifs, c'est comme les nombres positifs, sauf qu'il faut les regarder la tête en bas !
Une vraie chance que la gauche n'aie pas perdu juste 30 villes !
* une expression désuète en diable !
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