• Printemps poétique de la Suze Printemps poétique de la Suze – juin 2009

    Reflet dans la vitrine du Cochon rose. On retrouve une œuvre connue et un inédit.

    Le mirlababi m'a occupé un temps – il pleuvait.

    Des auteurs qui attribuent la comptine à Hugo Victor, Delaporte Victor fait fort :

    « [...] ceux-là seulement sonnent juste, qui ont quelque chose à dire, qui savent le dire, et qui veulent le dire. Les autres savent faire du bruit ; ils métamorphosent leurs syllabes en grelots colorés : et leur musique peinte rappelle une strophe de Hugo dans les Misérables ; car Hugo, fut, à ses heures, un décadent de première force : et jamais décadent et symboliste n'ont fait une plus belle musique peinte. Voici la strophe, qu'on peut chanter sur l'air des Dix fléaux :

    Surlababi, mirlababo,
    Mirliton, ribon, ribette ;
    Mirlababi, surlababo,
    Mirliton, ribon, ribo.

    Et remarquez, je vous prie que, tout en alignant ces sottises sonores, Hugo est artiste ; aux syllabes fortes, en bo, vraies notes de trombone, il mêle une petite note de flûte, une syllabe faible, en bette, pour la variété et le repos de l'oreille. Alors même qu'il déraisonne, Hugo n'oublie point la valeur musicale et le jeu des consonances. Il joue comme un aveugle, mais non pas comme un sourd.»
    *

    Remarquez, je vous prie, que les vers ne sont pas disposés dans l'ordre de l'original.

    Tellier Jules était plus sobre, mais un tantinet irrespectueux :

    « La théorie de l'art pour l'art est inapplicable. Si elle a été appliquée jamais, ce n'est que dans cette strophe mémorable du vieux Hugo (qui fut, à ses heures, le plus audacieux des Décadents)

    Surlababi, mirlababo,
    Mirliton ribon ribette,
    Mirlababi, surlababo,
    Mirliton ribon ribo. »
    **

    À suivre.


    * Victor Delaporte, De la Rime française, ses origines, son histoire, sa nature, ses lois, ses caprices – Desclée de Brouwer et Cie, 1898, p. 224-5
    ** Jules Tellier, Nos poètes – A. Dupret (Paris), 1888, p. 45

    source : gallica.bnf.fr


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  • 25e Printemps poétique de la Suze Printemps poétique de la Suze – juin 2009

    – Qu'est-ce qu'elle m'a dit Juju ? Andouille ou saucisson ?

    Il flotte une douzaine de bannières – je n'ai pas compté – sur le thème de la Petite Musique des mots pour le 25e Printemps poétique de la Suze. Celle-ci est l'œuvre de Patrick Farcy. Au verso, cette comptine :

    Mirlababi surlababo
    Mirliton ribon ribette
    Surlababi mirlababo
    Mirliton ribon ribo.

    Comptine composée par Victor Hugo pour ses petits-enfants.* Je le pensais également  jusqu'à ce que  je demande à Victor lui-même :
    – Il est temps que je remette les pendules à l'heure... Relisez ce que j'écris dans les Misérables**, avant de citer la comptine : « On retrouve, au dix-huitième siècle, dans presque toutes les chansons des galères, des bagnes et des chiourmes, une gaîté diabolique et énigmatique. On y entend ce refrain strident et sautant qu'on dirait éclairé d'une lueur phosphorescente et qui semble jeté dans la forêt par un feu follet jouant du fifre : Mirlababi surlababo...»

    * Comptines de langue française recueillies et commentées par Jean Baucomont, Franck Guibat, Tante Lucile, Roger Pinon et Philippe Soupault, Seghers, 1961-1970
    ** Victor Hugo, les Misérables, éd. Hugues (Paris), 1879-1882, p. 217


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  • Anatole, tu t'es surpassé le jour où tu as écrit ça :

    « Jusqu'à ce jour, jusqu'à eux, la guerre atroce, épouvantable, gardait, du moins encore parmi les nations formées sur les ruines de l'empire romain, un visage d'homme, quelque chose qui, dans sa fureur même, rappelait le grec ingénieux ou le rude latin, inventeurs de tous les arts de la paix et de la guerre. La guerre avait ses lois, sa mesure ; des classiques comme Napoléon y pouvaient exercer leur génie. Les Allemands ont ôté à l'art des armes tout ce qui lui restait encore d'humain. Ils avaient tué la paix ; ils tuent la guerre. Ils en font un monstre qui ne peut vivre : il est trop laid.
    Debout pour la dernière guerre ! À l'œuvre ! Courage! Ô Grande-Bretagne, reine des mers, toi qui aimes la justice, ô sainte Russie, géante au cœur infiniment tendre, ô belle Italie que mon cœur adore, ô Belgique héroïque et martyre, ô fière Serbie, et toi France, ma chère patrie, et vous, nations qu'on entend au loin apprêter vos armes,
    étouffez l'hydre et demain vous sourirez en vous tenant par la main dans l'Europe délivrée.»
    *

    * Anatole France, Sur la voie glorieuse, 1915


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  • Jardin, 5 juin 2009, 15 h 36.

    Sur ce cliché de la brouette aux fraises, la flèche jaune pointe sur un fruit que le merle a prélevé pour services rendus au jardinier.

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  • Tête au carré
    Quand je prétends qu'il y a là, sculpture, on se gausse.
    De Brancusi, Victor I. Stoichita écrit : « L'objet sculptural pourrait à la limite être considéré comme un "objet trouvé" sui generis, comme le pur produit d'un lusus naturae, comme une forme primordiale dont le Créateur est le Hasard même.»*
    Je dépasse simplement la limite.
    Innommable Tête au carré. De plastique sur sa tige de cuivre.


    * Victor I. Stoichita, Brève histoire de l'ombre, Droz, 2000
    (sui generis : propre à son espèce – lusus naturae : jeu de la nature)

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  • Vélo noyé Belle-Île-en-mer, mai 2009 – Photo : Michèle

    Mon épouse et moi faisions quelques menues courses dans une grande surface – de vente – quand soudain...
    – Vous fûtes frappés par le pittoresque ?
    – Nenni... quand soudain, au détour d'un rayon*, nous vîmes, repassant, une dame avenante :
    – Voulez-vous, à mon épouse s'adressant, essayer ma centrale vapeur ?
    – Ah, rit-elle mon épouse, chez nous, c'est l'homme qui repasse**.

    Réplique qui cloue***  !


    * de bicyclette ! (Note du webmestre : je n'imaginais pas qu'il oserait.)
    ** et se surpasse (Note du webmestre : décidément !)
    ***
    Note du webmestre : On l'a échappé belle !

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  • Affiche Chantiers théâtre Six personnages en quête de metteur en scène. C'est Ludo qui s'y colle.

    Anne : Tu passes à la télé, sur Ahoui...
    Ludo : Ça alors ! J'y crois pas. Quand les autres vont savoir ça...*

    * Karin Serres, Anne Droïde, in Théâtre à lire et à jouer, n° 3, Lansman, 2002



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