• à Zachary Jeanne Baré

     

    Un ami des plantes de mes amis me signale l'existence, au Pérou, de la Solanum baretiae1. Cette cousine de la tomate et de la pomme de terre porte le nom de Jeanne Baré (ou Baret). Mienne ancêtre ? Remontons l'arbre.

     

    En 1767, déguisée en valet2, Jeanne Baré accompagna le botaniste Philibert de Commerson sur un des navires de l'expédition de Bougainville. En récompense de sa collaboration précieuse, Commerson lui consacra le genre Baretia – pour les espèces nommées Bonnafidia, oppositiva, heterophylla« Commerson fut d'autant plus porté à donner [...] le nom de Baretia, que cette plante a des caractères sexuels douteux et qu'en cela elle lui parut être l'image de celle dont le cœur et les vêtements virils et peut-être autre chose encore démentaient le sexe.»3
    Lors d'une escale, un nez4 tahitien reconnut la femme. Finie la supercherie.


    « Il faut convenir que si [nos] deux vaiseaux eussent fait naufrage sur quelque île déserte de ce vaste océan, la chance eût été fort singulière pour Baré.»5

     

     

     

    1. Journal Le Monde, 6.01.2012.

    2. Il était interdit à une femme d'embarquer sur un navire de la Marine royale.

    3. Biographie universelle, ancienne et moderne – Supplément, BA-BEN, tome 57, Paris, 1834

    4. Un jour, je vous parlerai de Pline. L'Ancien.

    5. Bougainville, Voyage autour du monde, chapitre X

     

    L'aventure de Jeanne Baré détaillée sur le site Pays de Bergerac.


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  • La science curieuse et amusante, de Ferdinand Faideau,  est décidément un régal : la bouteille qu'on ne peut remplir qu"une fois, l'influence des locomotives sur la fièvre intermittente, la température au fond d'un chapeau haut de forme...

     

    Aujourd'hui : la publicité par bicyclette.

     

    Comme moyen de réclame, il n'est pas absolument nécessaire d'employer des cycles de formes anormales ; une bicyclette ordinaire y suffit fort bien, à condition que la roue d'arrière soit munie de jantes de forme spéciale constituant un composteur circulaire dans lequel, au moyen de grandes lettres de caoutchouc, on compose une petite phrase. Un souffleur actionné par le vélocipédiste chasse la poussière en avant de la roue pour faire une surface propre. Les lettres passent sur des tampons imprégnés d'encre de couleur et impriment leur trace sur le pavé de bois ou sur l'asphalte. Malheureusement pour l'inventeur de ce mode rapide et original de publicité, la police ne voulut pas laisser salir les chaussées par son engin. L'idée est curieuse et méritait d'être notée.*

     

    Les tifosi ont retenu l'idée : ils peignent leurs encouragements sur la chaussée avant le passage des coureurs.

     

    Cours toujours 3

    Cours toujours 3 (détail), 2010, acrylique sur toile, 55 x 46 cm

     

     

    * Ferdinand Faideau, La science curieuse et amusante : curiosités, récréations et fantaisies sur les sciences et leurs applications – Paris, 1902 (source : gallica.bnf.fr).


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  • Le cireur automatique de M. Martin à Jeanne

     

    Séjournant actuellement en Thaïlande, Jeanne nous fait part régulièrement de ses petits bonheurs à la rencontre des habitants d'un pays attachant. Une coquille poétique dans son dernier message m'a fait rencontrer l'inventeur du

     

    CIREUR AUTOMATIQUE

    Ce cireur automatique ou autocireur, construit par M. Martin, de Paris, porte trois paires de brosses circulaires montées sur un même axe, mis en rotation rapide par un petit moteur électrique qui emprunte son énergie à un secteur d'électricité. C'est la chute de la pièce de dix centimes suivie de la rotation d'un bouton par le client que ferme le circuit.
    Des trois paires de brosses, la première décrotte, la seconde applique le cirage, la troisième fait reluire. Le pantalon étant relevé très haut, le pied droit est introduit sous la brosse n° 1, puis au-dessus, de manière à atteindre toutes les parties de la chaussure.
    On répète ensuite l'opération pour les deux autres brosses et on passe à l'autre pied.
    L'ensemble ne demande pas plus d'une minute et demie.
    Pour éviter toute surprise, l'aiguille très visible d'un cadran indique par sa marche combien il reste encore de temps pour terminer l'opération. Il ne faut pas compter, en effet, cirer toute sa famille pour une pièce de dix centimes ; l'appareil ne le souffrirait pas.*

     

    – Tu ne nous dis rien de la coquille !

    – Au temps pour moi. La voici : « les rues [de Chiang Khong] se terminent, sans cirer gare, par des chemins un peu boueux du fait de l'orage.»

     

     

    * Ferdinand Faideau, La science curieuse et amusante : curiosités, récréations et fantaisies sur les sciences et leurs applications – Paris, 1902 (source : gallica.bnf.fr).

    Image colorisée par mes soins.


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  • La Pucelle est à la mode* : ne revenons pas dessus. Parlons plutôt de Charles le Chauve.

     

    Charles le Chauve eut deux femmes
    (L'une après l'autre s'entend)
    Un historien prétend
    Qu'il brûla de plusieurs flammes
    En dehors du sacrement,
    Mais toujours discrètement.**

     

    Vive Charles le Chauve !

     

    On a retrouvé ses amantes cheveux, au fond d'un nid abandonné (Notre document).

     

    Nid

     

     

    * On lira sur Ahoui du 3 janvier 2007, un document rare et richement illustré qui apporte un éclairage nouveau, édifiant et définitif sur la crémation de Jeanne d'Arc.

    ** RUEL, in Chansons – Les Rois de France, Paris, 1874.


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  • Un Tell

     

     

     

     

    Dessin extrait d'un carnet daté du 31.01.78


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  • St-Symphorien

    St-Symphorien – 16 janvier 2011, 9 h 11

     

    Impression de déjà vu ?

    Impression fausse.

    Dame souris trotte. Et le chat qui garde le foyer est encore gris de sa nuit.*

     

    Autre paysage matinal, celui de Claude Burneau qui ouvre blog et fenêtre avec l'an neuf. Tant va le temps.

     

    http://ekladata.com/GrI5ClZ69mNbkCHWWzsudZpQz0c.jpg

    Photo Claude Burneau

     

     

    * Les passages en italique doivent un peu à Paul Verlaine et Vénus Khoury-Ghata.


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  • Autre poème des élèves de CE1-CE2 de l'école Robert Desnos d'Alençon.

    Dans la lino qui illustre, on retrouve les tulipes sauvages (Quelques tulipes parmi mes œuvres : résumé en images).

     

    Pour la bande son, on se branchera sur l'Helikopter String Quartet de Karlheinz Stockausen. Chaque membre du quatuor joue dans un hélicoptère en vol (extrait) : un concert inouï !

     

    Ciel rose...

     

     


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