• Exclus

    Deux beaux habits chassent un mal sapé.

     

    – Va, je ne te hais point*, qu'elle lui dit à l'autre qui s'éloigne, coiffe fripée, en traînant la jambe.

    La vie sur le rocher Ferrero est parfois cruelle.

    Surtout quand la boîte est vide...

     

     

    * Tu parles d'une réplique ! Tu l'as trouvée sur le net ?


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  • L'Art dans les chapelles Juxtaposition d'Hélène Delprat* – Chapelle Notre-Dame des Fleurs, Moustoir-Remungol
    L'Art dans les chapelles, édition 2012

     

    Selon l'article 13 de la Constitution belge*, la mort civile est abolie ; elle ne peut être rétablie.

    La mort militaire a toujours cours, ici ou là.

     

    * Dans un entretien radiophonique, Hélène Duprat apporte un éclairage très argumenté sur son travail d'artiste. (Site artchapelles.com)

    ** Constitution du 7 février 1831 – Titre II – Des Belges et de leurs droits.


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  • Chatte

     

    – Combien un chat a-t-il de poils ?

    – On ne peut pas te donner une réponse exacte, un chiffre comme 3 517 284 poils par chat. Il y a plusieurs périmètres qui entrent en compte. *

     

    * Yahoo ! Questions/Réponses


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  • La formation pédagogique des enseignants reviendrait au goût du jour. C'est louable... mais coûteux. Aussi, me permettra-t-on de suggérer une méthode de lecture* qui a fait ses preuves et que maîtres et maîtresses pourront mettre en œuvre après une initiation accélérée.

     

    Exemple des questions que l'on peut adresser aux élèves, au sujet des gravures.

    1er LIVRET (3e LEÇON). — Gravure en tête de la leçon : éléphant.

    Le maître s'adresse à un seul élève, et a soin d'interroger le plus d'élèves possible. Quelquefois, selon le cas, il provoquera des réponses d'ensemble.

    M. Quel est cet animal ? — E. Cet animal est un éléphant.

    M. Combien l'éléphant a-t-il de pieds ?  — E. L'éléphant a quatre pieds.

    M. Comment sont appelés les animaux qui ont quatre pieds ? — E. Les animaux qui ont quatre pieds sont appelés quadrupèdes.

    M. Que remarquez-vous à un éléphant ? — E. À un éléphant je remarque : quatre gros pieds, une petite queue, deux grandes oreilles, deux longues dents, un grand nez, deux petits yeux.

    M. Comment est appelé le nez de l'éléphant ? — E. Le nez de l'éléphant est appelé trompe.

    M. A quoi sert la trompe de l'éléphant ? — E. La trompe de l'éléphant sert de bras et de mains.

    M. Présentez à l'éléphant du pain, des carottes, des navets, des pommes, etc., il se sert de sa trompe pour porter les aliments à sa bouche, qui, ouverte, semble être un immense gouffre.

    M. Comment sont appelées les grosses dents de l'éléphant ? — E. Les grosses dents de l'éléphant sont appelées défenses.

    M. Dans l'industrie, on utilise ces défenses qui donnent l'ivoire, cette substance blanche et veinée, fine, que l'on emploie pour la fabrication d'une grande quantité d'objets sculptés ou tournés.

    Explication au sujet de la syllabe en relief du nom de l'animal.

    M. Quelle est la première syllabe du mot éléphant ? — E. La 1re syllabe du mot éléphant est é.

    M. Le petit trait sur e s'appelle accent aigu ; il se dirige de droite à gauche et donne à l'e le son qu'il a dans le nom éléphant.

    M. Il y a un assemblage d'autres lettres qui se prononcent aussi é ; ce sont ai, ei, et.

    M. Jules, allez au tableau et écrivez le son é avec une seule lettre. — Jules écrit é ; — avec deux lettres dont la première est un a. — Jules écrit ai ; — avec deux lettres dont la 1re est un e. — Jules écrit : et.


    J'entends déjà objecter : Que faire si Jules est absent ? Où trouver la gravure ? À quelle heure le prochain vol pour Moscou ?

    Si Jules est absent, demandez à Delphine ou Marie, ou Yves, Georges ou Marcel...

    Quant à la gravure, on devra se satisfaire de la photo de la tombe de Miss Pundji (1896-1943) – Ô tristes que nous sommes, notre fantaisie ici enfouie.

     

    Tombeau hindou

    Pierre tombale de Miss Pundji, éléphante, Chaumont-sur-Loire

     

    *  Étienne Schmitt, Nouvelle méthode de lecture. Méthode graduée à l'usage des familles, des écoles maternelles et des écoles primaires... Écriture, orthographe, leçons de choses, rédaction. Livre du maître, comprenant... le nom avec notice des sujets représentés par les 1340 gravures des 3 livrets de l'élève..., Paris, 1900 (source gallica.bnf.fr)


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  • « On peut aussi ranger parmi les hyperbates, l'anacoluthe, ou le défaut de suite dans la construction. Les meilleurs écrivains ont laissé échapper dans leur style de ces négligences, et les grammairiens en ont fait des figures.»*

    Bien sûr qu'on peut, mais c'est pas une raison pour manquer le dernier numéro de l'Iresuthe (Mâtin, quel titre !), organe de l'association Anacoluthe.

     

    Maison en Vendée

    Maison en Vendée, dont les propriétaires seraient plutôt adeptes de l'épanalepse**.

     

    * Joseph-Victor Leclerc, Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs écrivains anciens et modernes, suivie d'observations sur les matières de composition dans les classes de rhétorique, Paris, 1841.

    ** Avez-vous lu le billet du 4 janvier du biloba ?


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  • « Ta peinture bleue  m'a inspiré ce texte (sans prétention*) comme cadeau de premier de l'an ! », m'écrit Yannick. Ce cadeau, n'espérez pas que je le revende, réjouissez-vous plutôt du partage.

     

    Petite bleue

    Bleus de l'âme et pertinence du vert…


    Bleu, n'y voir que du bleu !


    Mais ici, il ne s'agit pas du ciel, l'empâtement se tient dans la substance plus que dans le transparent. Une sorte de paresse onctueuse qui s'évertue à tenir malgré les vents d'une houle puissante dont on sent plus que l'on voit les traces dans des éraflures arrondies bleues plus intenses. Une vigueur de texture qu'irisent des pulsations intérieures qui malgré l'emprise d'un trop donnent corps à la profondeur. Quelques traces à la courbure musclée suffisent à dire l'effort de la vie dans ce marasme tragique.


    Y voir du feu !


    Juste à fleur d'eau, de profondeur et d'endormissement où les mouvements s'épaississent de par leurs enfouissements, il souligne sans aucune prétention l'instant où l'œil capte l'incroyable effacement. À la lisière alchimique où l'or du jaune se foudroie dans une horizontalité fluide du bord des choses, du bord de soi, à fleur de l'intime, elle s'annonce, se cale et s'effile au plus haut possible.
    Un soupçon aigu de pâleur verte !


    L'épaisseur du bleu et ses mouvements profonds dont ne restent en leur visibilité que signes d'un mouvement où le vent, la spirale où les poussées internes témoignent des remous vigoureux de la vie, d'un espace intérieur et d'une substance organique. De par la présence d'une crête fragile absorbée et révélatrice de profondeurs réelles, de subtilités émotionnelles, de la pertinence du chuchotement, la prégnance d'un parfum donne à ce qu'il en est du réel du temps de l'artiste une sensualité ineffable. La bordure extrême souligne un ciel bord de cadre, limite essentielle et tenue fermée.

     

    Doigté sur une mélodie binaire !


    Au bord du rêve dans sa fragilité non attendue, la caresse de l'artiste, sa tendresse nous apaisent et nous relient dans le même geste à la sensuelle possibilité réparatrice de la couleur. Il a par dessus l'angoisse bleue, un mouvement jeté, un vent unique où il s'éploie vertigineusement voire de façon incongrue presqu'enfantine...


    L'humain danse ses espoirs !


    De plus ou de moins, va savoir, le tableau sera ressenti d'un jour à l'autre différemment selon la lumière du jour ou de la nuit ou encore selon celle électrique. Alors la toile est un accroche lumière tout autant qu'elle se tient accrochée. Elle nous dira selon les heures comment ce jour là où elle fut peinte ce qu'il en était de la luminosité du soleil. Par delà, les gestes profonds du peintre ainsi épinglé, retenu voire lui même accroché, il nous arrête !


    Il faut alors pour vraiment regarder la toile fermer les yeux et attendre…»


    Yannick Lefeuvre  – 01.01.13

     

    * Tiens donc ! Lui aussi.

     

    Yannick donnera son quatrième conte-férence – Dali et le mythe du Vaillant Petit Tailleur, le 9 janvier, au théâtre du Passeur (Le Mans). Relire le programme.


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    Ombre blanche

     

    Ombre blanche

     

    Ombre blanche

    Une petite croix de trois fois rien du tout
    Faisant, à elle seul’, de l’ombre un peu partout.
    Georges Brassens (Les Quat'z'arts)

     

     

    À mille lieux d'ici – ou peut-être un peu moins – Laurent Deheppe marquait le début de l'an d'une croix blanche doublée de son ombre. Je me demandais si, repeinte en noir, la croix projetterait une ombre blanche*.

     

    L'expérimentation paraissait simple, toutefois, j'ai d'abord obtenu une ombre bouchée.

     

    Puis – proximité du stade St-Symphorien – une curieuse ombre que certains identifient comme l'accessoire d'un jeu de balle au pied.

     

    Enfin, repeinte en bleu – fond de pot de la couleur choisie pour les volets – la croix a montré une ombre blanche.


    Cette ombre blanche que je pensais originale figurait déjà – avouons que c'est vexant – chez nombre d'auteurs et en particulier chez Théophile Gautier** – Vexant, mais qu'est-ce que c'est beau ! – :

     

    « Elle [la princesse] met le pied dans le fleuve sur un degré de nacre et d'agate, entre deux pyramides, sous un pavillon couleur de saphir ; un grillage d'or laisse passer l'eau d'argent du fleuve où de grands arbres trempent le bout de leurs cheveux ; elle sort du bain, et son ombre blanche se réfléchit de colonne en colonne sur le porphyre poli comme l'ombre d'un cygne sur un lac. Je crois qu'en voilà assez pour faire pardonner à Saint-Amant le fameux vers :

     

    Les poissons ébahis les regardent passer. »

     


    * J'ai même lu qu'on envisageait de repeindre l'ombre !

    ** Les Grotesques, 1853.


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