• Ah huis !

    Chemiré-en-Charnie, hameau d'Étival (72) – septembre 2009

    – Ayant poussé la porte étroite qui chancelle...*
    – Touchez à rin, m'sieur Paul, vous allez mincer le clan.

    * Premier vers du poème de Paul Verlaine. Il y a ainsi quelques vers qui remontent en surface à l'occasion, définivement associés à des images de mon quotidien.

    Après trois ans

    Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
    Je me suis promené dans le petit jardin
    Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
    Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

    Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
    De vigne folle avec les chaises de rotin…
    Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
    Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

    Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
    Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
    Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

    Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
    Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
    – Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.

    Poèmes saturniens
    « Commerce du chatManants »

  • Commentaires

    1
    Lundi 5 Octobre 2009 à 14:09
    Ferait beau voir qu'il te "minçat le clan", le pauvre Lélian...
    2
    Lundi 5 Octobre 2009 à 16:27
    L'ouïe fine j'entends l'huis qui couine.
    3
    Lundi 5 Octobre 2009 à 18:39
    Le réséda, je l'ai retrouvé plus tard, avec la rose, chez Aragon.
    4
    Lundi 5 Octobre 2009 à 18:43
    T'ai-je dit que j'ai parfois le sentiment que tu lis par-dessus mon épaule quand je tape les articles ? Cette communion de pensée a d'ailleurs un côté plutôt agréable.
    Ainsi, avant "m'sieur Paul", j'ai d'abord écrit "mon pauvre Paul" et abandonné "mon pauvre Lélian" !
    5
    Lundi 5 Octobre 2009 à 18:45
    Quant à l'huis, c'est Apollinaire qui me trotte en tête "devant l'huis des auberges grises".
    6
    Lundi 5 Octobre 2009 à 21:39
    On aurait pu tenter un œil à la serrure. En vain.
    7
    Lundi 5 Octobre 2009 à 22:31
    La nuit, les petits ru(t)s font les fleuves noirs.
    8
    Jacques
    Jeudi 7 Août 2014 à 18:24
    Merci pour ce poëme appris par coeur à l'école primaire, C'est incroyable comme ces phrases restent gravées en ma mémoire, le "sempiternelle " sur lequel j'accrochais ! et ce dernier vers " Grèle, parmi le réséda  ...vers  lequel je courais à toutes pompes. Je n'en comprenais pourtant pas un mot de celui-là. Que venait faire la grèle dans cette histoire ? et le réséda ? Enfin...plus qu'à brailler un Polverlaine bien sonore et ouf ...c'était fini !
    9
    oncle pa
    Jeudi 7 Août 2014 à 18:24
    A huis.. clos
    on entend plus
    le souffle des mots
    nus

    oncle pa
    10
    oncle pa
    Jeudi 7 Août 2014 à 18:24
    Déclinaison, le cachet du commnetaire faisant foi..

    La nuit
    les yeux clos
    ignorent
    le nu
    des corps
    oublient
    le flot
    du ru

    oncle pa
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