• Au bord du rêve

    « Ta peinture bleue  m'a inspiré ce texte (sans prétention*) comme cadeau de premier de l'an ! », m'écrit Yannick. Ce cadeau, n'espérez pas que je le revende, réjouissez-vous plutôt du partage.

     

    Petite bleue

    Bleus de l'âme et pertinence du vert…


    Bleu, n'y voir que du bleu !


    Mais ici, il ne s'agit pas du ciel, l'empâtement se tient dans la substance plus que dans le transparent. Une sorte de paresse onctueuse qui s'évertue à tenir malgré les vents d'une houle puissante dont on sent plus que l'on voit les traces dans des éraflures arrondies bleues plus intenses. Une vigueur de texture qu'irisent des pulsations intérieures qui malgré l'emprise d'un trop donnent corps à la profondeur. Quelques traces à la courbure musclée suffisent à dire l'effort de la vie dans ce marasme tragique.


    Y voir du feu !


    Juste à fleur d'eau, de profondeur et d'endormissement où les mouvements s'épaississent de par leurs enfouissements, il souligne sans aucune prétention l'instant où l'œil capte l'incroyable effacement. À la lisière alchimique où l'or du jaune se foudroie dans une horizontalité fluide du bord des choses, du bord de soi, à fleur de l'intime, elle s'annonce, se cale et s'effile au plus haut possible.
    Un soupçon aigu de pâleur verte !


    L'épaisseur du bleu et ses mouvements profonds dont ne restent en leur visibilité que signes d'un mouvement où le vent, la spirale où les poussées internes témoignent des remous vigoureux de la vie, d'un espace intérieur et d'une substance organique. De par la présence d'une crête fragile absorbée et révélatrice de profondeurs réelles, de subtilités émotionnelles, de la pertinence du chuchotement, la prégnance d'un parfum donne à ce qu'il en est du réel du temps de l'artiste une sensualité ineffable. La bordure extrême souligne un ciel bord de cadre, limite essentielle et tenue fermée.

     

    Doigté sur une mélodie binaire !


    Au bord du rêve dans sa fragilité non attendue, la caresse de l'artiste, sa tendresse nous apaisent et nous relient dans le même geste à la sensuelle possibilité réparatrice de la couleur. Il a par dessus l'angoisse bleue, un mouvement jeté, un vent unique où il s'éploie vertigineusement voire de façon incongrue presqu'enfantine...


    L'humain danse ses espoirs !


    De plus ou de moins, va savoir, le tableau sera ressenti d'un jour à l'autre différemment selon la lumière du jour ou de la nuit ou encore selon celle électrique. Alors la toile est un accroche lumière tout autant qu'elle se tient accrochée. Elle nous dira selon les heures comment ce jour là où elle fut peinte ce qu'il en était de la luminosité du soleil. Par delà, les gestes profonds du peintre ainsi épinglé, retenu voire lui même accroché, il nous arrête !


    Il faut alors pour vraiment regarder la toile fermer les yeux et attendre…»


    Yannick Lefeuvre  – 01.01.13

     

    * Tiens donc ! Lui aussi.

     

    Yannick donnera son quatrième conte-férence – Dali et le mythe du Vaillant Petit Tailleur, le 9 janvier, au théâtre du Passeur (Le Mans). Relire le programme.

    « Toute la lumièreSalades »

  • Commentaires

    1
    Samedi 5 Janvier 2013 à 06:36

    paresse onctueuse. comme cela va bien à cette oeuvre.

    2
    Samedi 5 Janvier 2013 à 07:00

    Ta peinture bleue m'a rappelé cette chanson (sans prétention) :

    Plus bleu que le bleu des tes yeux

    Je ne vois rien de mieux

    Même le bleu d'essieu ♫

    3
    Samedi 5 Janvier 2013 à 07:05

    Merci pour le partage.

    4
    Samedi 5 Janvier 2013 à 07:23

    Costaud !...

    5
    Samedi 5 Janvier 2013 à 10:01

    Paresse me va bien aussi. Onctueux, un peu moins.

    6
    Samedi 5 Janvier 2013 à 10:06

    Dans le version d'Édith Piaf ?

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    7
    Lundi 28 Janvier 2013 à 22:09

    Avant d'avoir lu ce commentaire, j'en fait un billet. Merci pour le cadeau.

    8
    Oncle pa
    Jeudi 7 Août 2014 à 17:42

    Il me fallait attendre que cette course au large de la Vendée s'achève pour te donner mon interprétation de ce tableau.. Ce soir, c'est devenu possible..

    Marcher en mer

    Je n'y vois que des bleus
    et.. quelques voiles, 
    hyalines
    posées là
    à fleur de vagues..
    Le sel me mange les lèvres
    Les doigts
    tendent les cordes
    usées
    bout à bout
    Le vent,
    mes mains
    demain, tout à l'heure,
    sur tes flancs...
    je suis de retour
    J'ai avalé tous les océans.
    et t'en dirai les colères.



    Oncle pa 

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