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Premier mai
Grève des midinettes – Paris, 18 mai 1917 (agence Rol)
« Une grève de midinettes, au premier abord, ça n'a pas l'air sérieux. On sourit, comme si l'on apprenait que les moineaux ou les hirondelles de Paris viennent de se mettre en grève. Hélas ! les moineaux ont un estomac, et l'hirondelle n'est si alerte que parce qu'elle est très vorace et qu'il lui faut avaler chaque jour son poids de moucherons.
Nos petites ouvrières parisiennes n'en sont pas là, grâce au Ciel ! Aucune n'a besoin de cinquante kilos de viande de bœuf pour subsister. Mais elle ne peut non plus indéfiniment, quoi qu'en pensent les poètes, déjeuner de deux sous de frites et d'un cornichon. Cependant, quand on gagne 3 fr. 75 par jour, au prix où est le beurre, le problème de manger au restaurant devient difficile. Ainsi naquit la grève actuelle.»
Maurice de Waleffe
Le Journal, 18 mai 1917Source documents : gallica.bnf.fr
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Commentaires
2yannickVendredi 1er Mai 2020 à 08:154RodgerVendredi 1er Mai 2020 à 21:07-
Vendredi 1er Mai 2020 à 22:48
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5AndréSamedi 2 Mai 2020 à 16:48
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S'il vivait aujourd'hui, le Maurice en question dirait que manger au restaurant, c'est compliqué !...
Et il encenserait les cousettes qui s'emploient à fabriquer des masques.