• La prochaine conte-férence de Yannick Lefeuvre, c'est demain, mercredi 12 décembre, à 20 h 30, au théâtre du Passeur, 88 rue de la Rivière, au Mans.

    En voici les thème et argument présentés par Yannick qui ajoute ce génial dessin de Quino.

    Je me demande parfois si les gens d'images ne disent pas plus – et avec économie – que les gens de mots.

     

    Émotions de l'acte-ualité !!!


    L'émotion des « petites gens » comme on dit, devant les œuvres des artistes présentées au Louvre-Lens concrétise la vivifiante démarche de frotter les contes avec les grands peintres.
    L'être retrouve immédiatement une verticalité qu'il possède et qui ne demandait qu'à se déployer. Les œuvres comme les contes présentifient à tout un chacun son sentiment d'éternité, son unicité originale et son inscription dans le temps présent. Les larmes du public contredisent l'idée que l'art appartient à une élite. Il existe des chemins immédiats qui s'ouvrent quand les représentations « parlent » aux gens. Le sentiment d'humanité jaillit en toute simplicité et le partage devient possible.
    Alors, dans cet état d'esprit, après Cendrillon et Cézanne, Manet et Blanche Neige, voilà Picasso et la Belle au Bois Dormant...

     

    Quino


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  • Paris (photo Nina)

    photo Nina

     

    Paris

    Mâts plantés,
    élingues silencieuses
    voiles affalées,
    coque ensablée...

    La mer s'est retirée
    et
    dans mon petit monde
    le jardin d’enfant
    ... chavire.

    Oncle Pa

     

     

    On aimera revoir Argentique et se rappeler ce qui lie oncle Pa à Nina et réciproquement.



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  • Un peu fou !

    Ce n'est pas moi qui le dis, mais Léon Gozlan :

    « Comme je suis un peu fou, j'ai toujours rapporté, je ne sais trop pourquoi, à une couleur ou à une manie les sensations diverses que j'éprouve. Ainsi, pour moi, la pitié est bleu tendre, la résignation est gris perle, la joie est vert pomme, la satiété est café au lait, le plaisir rose velouté, le sommeil est fumée de tabac, la réflexion est orange, la douleur est couleur de suie, l'ennui est chocolat. La pensée pénible d'avoir un billet à payer est mine de plomb, l'argent à recevoir est rouge chatoyant ou diablotin. Le jour du terme est couleur de sienne – vilaine couleur ! Aller à un premier rendez-vous, couleur thé léger, à un vingtième thé chargé. Quant au bonheur... couleur que je ne connais pas ! »*

     

    St-Guénolé - photo Anita

    St-Guénolé, coefficient 108 ; octobre 2012  – Photo Anita

     

    Cette photo de l'océan agité et les digressions sur la couleur des sensations devaient à l'évidence être associées. Primo, parce qu'elles m'ont été adressées dans un même temps, par Anita pour l'une et Jef pour l'autre. Et secundo, parce que.

     

     

    * Propos rapportés par Henry Laures dans Les Synesthésies, Paris, 1908.
    Léon Gozlan est un écrivain français oublié (1803-1866)


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  • Arc-en-ciel sur le mur – Le Mans [photo Maïette]

    Arc-en-ciel sur le mur – Le Mans [photo Maïette]

     

    Après-midi automnal. Newton, massant du doigt sur son crâne la bosse occasionnée par la chute d'un fruit – une golden delicious –, proposa qu'on donnât sept couleurs à l'arc-en-ciel.

    Le mosaïste qui a œuvré sur le mur (photo ci-dessus) en a retenu six. Faute de tesselles.

    Gassendi n'en comptait que quatre : « L'on demande principalement deux choses à l'égard des Couleurs de l'Arc-en-Ciel, ascavoir le nombre, & la cause. Pour ce qui est du nombre, l'on en reconnoit quatre principales. L'extérieure est la rouge, la jaune vient ensuite, la troisième est la verte, & la dernière ou l'intérieure est la bleüe.»*

    Virgile – gourmand – y voyait un tissu de mille couleurs.

    Et il paraît qu'Aristote se contentait de III. Je n'ai pas vérifié, je n'entends pas le latin.**

     

     

    * François Bernier, Abrégé de la philosophie de Gassendi, Lyon, 1678

    ** – Mais Aristote était Grec ! – Sans doute, mais qu'est-ce qui l'aurait empêché de compter en chiffres romains ?



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  • Bouches Y a-t-il un lien fructueux entre les images issues de la parole des contes et des mythes et les représentations produites par les œuvres que nous donnent les artistes ?

     

    Yannick Lefeuvre tente de répondre à sa question dans une suite de conférences qui seront données chaque second mercredi du mois au théâtre du Passeur au Mans.

     

    1 - Cézanne et le mythe de Cendrillon !
    2 - Manet et le mythe de Blanche Neige !
    3 - Picasso et le mythe de La Belle au Bois dormant !
    4 - Dali et le mythe du Vaillant Petit Tailleur !
    5 - Soulages et le mythe des Sept corbeaux !
    6 - Combas et le mythe de Persée !

    7 - Brueghel et le mythe des histoires de sagesse !


    Contes-férences pour adultes avec un temps d'écoute des récits suivi d'une tentative de saisir les liens entre récits et œuvres picturales ; en conclusion : débat sur le sujet proposé !

     

    Première conférence : mercredi 10 octobre.

     

    Télécharger le programme

     

     

    Ce billet reprend le texte de présentation des Contes-férences. J'y ajoute, en guise d'illustration,  quelques bouches* empruntées aux artistes choisis. Ne me dites pas qu'il y a un intrus.

     

    * Point de vue du conteur.


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  • L'atelier de Groutel se met au vert.

    Belle surprise.

    Jacques Renou a choisi ce hibou* pour motif d'une carte postale.

     

    L'atelier de Groutel

    Photo Jacques Renou

     

     

    * J'ai décrit brièvement les circonstances de cette gravure.


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  • Nina, la fille, est photographe. Le père ? Ce qu'il fait le père ? Écrit sur ces images d'un autre temps, sorties de boîtes noires improbables et tirées sur papier argentique.

     

    Saint-Malo - photo Nina

     

     

    Instantané

    J’ai passé tellement de temps
    au raz des vagues
         que mes lèvres collées, salées
    s’étaient fermées
    Mes yeux ouverts
         fatigués
    regardaient
    l’alignement des bouchots
      comme unique horizon
    où se perdait tout ce temps
    à terre.
    Du quai, sur la mer,
      Let it be...
    Mes pieds nus
    glissent sur la pelouse
    savonnée
    des algues,
    et de ces rochers,
    cailloux aigus,
       qui coupent l’élan
    d’un saut à l’eau…
    Le château noir
    a caché l’éclat de la lune
    là où je voulais aller.
    J’étais vautré, corps ensablé...

    C’est là que je suis né,
    si loin de Trêves,
    sur la grève,
    couché sur une plage de Saint Malo.

    Oncle Pa

     

     

    * L'introduction emprunte à Jacques Prévert (Familiale – Paroles).
    Des écrits poétiques sur des images : une proposition d'Alain Boudet.

     


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