• T'en fais une tête Quand Gabrielle d'Estrées, plaquée par le roi qui allait courir un autre jupon, découvrit son nouveau prétendant, elle se réjouit de la tronche qu'allait tirer le roi à voir pareille laideur lui succéder.
    – Monsieur, excusez-moi d'être trop vraie pour nier votre laideur, mais nonobstant je vous offre de m'épouser.
    – Madame, cet excès de votre bonté me rend tout perplexe ; or tâchez que le mariage soit tôt, de peur que vous y renonciez par trop me regarder, d'autant que je suis bien laid.
    – Aujourd'hui, monsieur, je suis vôtre légitimement ; toutefois pour ne vous point abuser, sachez de ma propre bouche que je fus tendrement aimée du roi Henri.
    – Ma chère dame, le roi honore ce qu'il touche, et je suis si laid que je n'étais point digne de succéder à Sa Majesté.

    – Or ça, je me gausse, fit à par soi la belle pucelle.


    Source historique : Mémoires de Gabrielle d'Estrées, tome 2, Paris, 1829 (gallica.bnf)
    Source iconographique : publicité collée sur le véhicule qui transporte les instruments du quintet de Daniel Humair dans sa tournée de l'Europa Jazz Festival 2010.
    – Ça n'a rien à voir !
    – N'empêche !



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  • Tache sur un mur À qui profite
    l'annonce du crime ?


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  • Où tu la vis s'asseoir.
    (Alphonse de Lamartine)
     
    Sonnette Jardins de Chaumont-sur-Loire – 2007

    Un vélo, c'est jamais qu'une sonnette montée sur deux roues.

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  • C'est la 26e édition du Printemps poétique de la Suze-sur-Sarthe et le 3e salon des livres de poésie et de celles qui les font (20 et 21 mars 2010).
    Demandez le programme.
    Pour la mise en bouche, un poème de Marceline.
    – Non, elle ne viendra pas.

    Printemps poétique de la Suze       AMOUR PARTOUT !

                                     À Inès

    T'es ma fille ! t'es ma poule !
    T'es le petit cœur qui roule
    Tout à l'entour de mon cœur !
    T'es le p'tit Jésus d' ta mère !
    Tiens n'y a pas d' souffrance amère
    Que ma fill' n'en soit l'vainqueur !

    N'y a pas à dir', faut qu' tu manges
    Quoiqu' tu vienn' d'avec les anges,
    Faut manger pour bien grandir.
    Mon enfant ! j't'aim' tant qu' ça m' lasse ;
    C'est comme un' cord' qui m'enlace,
    Qu' ça finit par m'étourdir.

    Qué qu' ça m' fait si m' manqu' quéqu'chose,
    Quand j' vois ton p'tit nez tout rose,
    Tes dents blanch's comm' des jasmins ?
    J' prends tes yeux pour mes étoiles,
    Et quand j' te sors de tes toiles,
    J'tiens l' bon Dieu dans mes deux mains !

    T'es ma fille ! t'es ma poule !
    T'es le petit cœur qui roule
    Tout à l'entour de mon cœur !
    T'es le p'tit Jésus d' ta mère !
    Tiens n'y a pas d' souffrance amère
    Que ma fill' n'en soit l'vainqueur !

    Marceline DESBORDES-VALMORE
    Les Poésies de l'enfance, Paris, 1873


    Illustration : Patrick Farcy

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  • Chèvre (création Maïette)

    « La chèvre de M. Séguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair et elle se disait :
    - Oh ! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube... »
    (Alphonse Daudet)



    Chèvre (cuir),
    hauteur au garrot : 35 cm env.
    création de Maïette.
    (Nos lectrices, quel talent !)

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  • Palissade
    La sortie des dessins de l'atelier et leur mise en lumière.
    Jour sans pluie. Jour sans vent.

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  • Biscuits Claude Vercey nous défie de trouver bouvier en poésie. En voici un, chez Eugène Manuel, poète et patriote français*. Dont on peut se demander si son œuvre relève du lard ou du cochon. Le doute est bref : bon soldat en deçà, mauvais au delà. Extrait de Henri REGNAULT (janvier 1871) :

    Maudis sois-tu, soldat, toi, ton peuple, et la guerre,
        Et ton vieux roi tout le premier,
    Puisqu'il n'aura fallu qu'un paysan vulgaire,
        Fils de l'étable et du fumier,
    Quelque bouvier pétri pour les œuvres serviles,
        Marchant sous la crosse et les coups,
    Un balayeur peut-être échappé de nos villes,
        Encor puant de nos égouts,
    Pour trouer au hasard, bêtement, cette face,
        Comme par un défi moqueur ;
    Pour trancher dans sa sève abondante et vivace
        Tout ce génie et tout ce cœur ;
    Étouffer à son aube une lueur si pure,
        Éteindre un tel rayonnement,
    Que la France mourante en ressent la blessure
        Jusque dans cet écroulement !

    En dessert, un chromo de la biscuiterie Guillout. D'un temps où on savait parler aux enfants. La légende :
    – Paraîtrait que ces obus à la mélanine, ça ne fait que des blessures coupantes.
    – Pas besoin d'amputation après, pour lorss !

    * Eugène MANUEL (1823-1901) – Poésies complètes, Paris, 1899. Source : gallica.bnf

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