• Après être revenu sur Paul Deschanel, il faut également faire sa fête à Ambroisé Paré, passé trop rapidement ici il y a quelques jours.*

    Voici le chapitre IV de son livre De la generation de l’homme, et maniere d’extraire les enfans hors du ventre de la mere, ensemble ce qu’il faut faire pour la faire mieux, et plus tost accoucher, avec la cure de plusieurs maladies qui luy peuvent survenir.**
    Où le lecteur va découvrir que le verbe habiter cache bien son jeu.

    La maniere d'abiter & faire generation

    L'homme estant couché avec sa compagne & espouse, la doibt mignarder & esmouvoir (si elle ne l'estoit) la baisant, & parlant du jeu des dames Rabattues, en luy maniant les tetins, & les parties genitalles, affin qu'elle prenne volonté & apestit d'abiter, & que les deux semences se puissent rencontrer ensemble, car aucunes femmes ne sont pas si promptes à ce jeu que les hommes : & pour encore advancer la besoigne, la femme fera une fomentation d'herbes chauldes cuittes en bon vin et malvoisie, à ses parties genitalles, & mettra pareillement dedans le col de sa matrice ung peu de muscq & civette, & lors qu'elle sentira estre esguillonnee & esmeüe, le dira à son mary : adonc se joindront ensemble, & accopliront leur jeu doucement, atendant l'un l'autre, faisant plaisir à son compaignon, & quand les deux semences seront jettees, l'homme ne doibt promptement se desjoindre & descendre, à fin que l'air n'entre en la matrice, & n'altere les semences, & quelles se mixionnent mieux l'une avec l'aultre :  & subit que l'homme sera descendu, la femme se doibt tenir coy, & croiser & joindre les cuisses & jambes, & qu'elle ne parle, ne tousse, n'y esternue, & qu'ellle dorme promptement apres si luy est possible.

     Chose sans nomVous auriez aimé qu'on vît au lit l'espouse & son mary ?

     

    * Commentaire de Flora du 10 octobre : « Quand Ambroise paraît, on lui répond: "Rond comme le "O" de Giotto " Ecco ! »
    ** BIU Santé.


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  • Les cartes poèmes des éditions Donner à Voir, une belle idée de support pour écrire à ceux qu'on aime. Au percepteur aussi, s'il est de la famille ou si on doit réveiller sa clémence pour une petite négligence dans la déclaration d'impôts.

    – L'idée n'est pas neuve, dites-vous, il y a un siècle déjà, les tourlourous écrivaient à leurs promises sur des cartes postales agrémentées de quelques vers : Près de vous tout brille et le ciel s'irise / C'est de votre Amour que mon cœur se grise.
    – Pouvons-nous comparer vers de mirliton et poésie authentique, photo compassée et créativité graphique ? Hein ? Je vous le demande.

    Carte postale ancienne    Donner à Voir
    Les quatre nouvelles cartes sur le site de Donner à Voir.

    Ne pas manquer sur la page d'accueil, le poème de Joël Picard, extrait de Duos, le tout dernier recueil paru. On n'est pas étonné que cette sensibilité ait séduit  le comité de lecture.

     


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  • Page de dictionnaireUn aperçu de Mon Premier Dictionnaire Arabe - Français - Anglais.*

    Brève description de l'image pour qu'on ne se méprenne pas. Au premier plan : une paire de glands, fruits du chêne. En arrière, une petite chose qui s'étire molle et brune : un chemin qui fuit sous les frondaisons**.

    L'article donne les traductions en trois langues du mot mis en contexte dans une phrase. Les cochons aiment les glands. On veillera à prendre cette phrase au sens propre.
    – Même avec des suidés*** ?
    – Même et surtout.

     

    * Éditions Éclairs de Plume, 2012. Ce livre est une belle idée pour de jeunes lecteurs.
    ** On ne voit pas les frondaisons, mais il serait étonnant qu'il n'y en eût pas.
    *** Les fidèles du biloba se souviennent sans doute du cousin babiroussa.


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  • L'Iresuthe est la revue de l'Anacoluthe. Ça rime à l'uthe. Ça rime à lutte. Lutte pour la défense du livre différent et de la librairie. De celle qui vous fait découvrir de vrais auteurs.

    L'Iresuthe : 4 numéros par an. Le 47e sort pour la 25e Heure du livre du Mans. Des contributeurs prestigieux : Jean-Claude Valléjo (son édito met salive en bouche), François Valléjo  ("élégant et subtil", Fleur et Sang vient de paraître chez Viviane Hamy), James Tanneau (ne pas manquer ses recommandations réfractaires), Patrick Berthelot (pour un soupçon de Prose), Michel Diaz (dont on nous donne des nouvelles), Philippe Bouquet (pour qui la littérature scandinave n'a plus de secret), Thierry Gaudin (passeur – de blues – et illustrateur), Roger Noiseau (qui n'a pas oublié Aloïs Alzheimer), Nicole Ollivier (j'aime ses poèmes courts, en voici un), Renée-Martine Crappier (ci-contre, son dessin pour la couverture)...

    L'Iresuthe sur la toile, c'est ici : lanacoluthe.free.fr. Large sélection de la revue papier.

    L'Iresuthe sera à la 25e Heure, sur le stand de la librairie L'Herbe entre les dalles.

    J'y serai, le samedi, avec l'excellent État de chaises, paru chez Vincent Rougier.

     

     L'Iresuthe

    À l’âge de chèvre-pied
    l’enfance mourait tous les jours
    mais on n’en savait rien
    c’était l’éternité.

    Nicole Ollivier

     


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  • AlmanachSur les Pensées sauvages, le blog qu'il fait vivre, pas un jour sans son haïku. Dominique Borée avance en poésie à petits coups.

    Le haïku est un fruit de saison. De toute saison. C'est de naissance. Il est du printemps, de l'été, de l'automne et d'une ou deux autres saisons. De ses origines chinoises*, il est un jeu de l'esprit.
    On va retrouver ces éléments chez Dominique Borée. Dans Almanach, Jacques Renou, éditeur, a organisé un choix des petits tableaux du poète selon un ordre calendaire. Les croquis de Jacques Hémery – paysages du sud – apportent un contrepoint qui sert le texte – à la limite entre ville de province et campagne normande. Est-ce le choix des poèmes, l'impression en typographie, la finesse des croquis de Jacques Hémery ? Je redécouvre le trait précis de Dominique Borée et, précisément, suis plus attentif à la part d'humanité qui sous-tend son écriture. La nature du poète est habitée : passante qui court sous la pluie, écoliers, cycliste, gens qui vivent et meurent. C'est dit avec esprit et pudeur :

    Marronniers en fleurs –
    la voisine avait
    cent quatre ans.

     


    Dominique Borée, Almanach, croquis de Jacques Hémery, préface de Lydia Padellec, édition l'Atelier de Groutel, 2014. Un très beau Choisi, 25e de la collection, portfolio tiré à 50 exemplaires sur papier vergé crème, composé en caractères mobiles en plomb, 56 pages, 20 €.

    * Je ne confonds pas Chine et Japon, qu"allez-vous imaginer ?


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  • École de l'infirmier– Non, mais tu n'as pas acheté ça ?
    – Ça ! Mais c'est LE livre de l'École de l'infirmier militaire, approuvé par le ministère de la Guerre (1894)*

    Je suis donc en possession de ce programme de l'instruction professionnelle et technique des infirmiers militaires. Plus aucune façon de mise en écharpe d'un bras de moustachu – tous les modèles ont poils sous le nez – ne m'est étrangère. Je sais désormais renseigner la statistique médicale avec le code précis de la nomenclature : nostalgie (section II, code 59), grenouillettes (V, 99), clou de Biskra, de Gafsa, etc. (IX, 212), simulateurs – indiquer la maladie simulée (XVII, 275).

    Deux pages de mon ouvrage sont cornées : celle du triangle de la fesse ou bonnet de la fesse (fig. 22 ci-contre) – comme la fesse saine est ferme ! – et celle du triangle des testicules (fig. 23) – Je vous la montre ? – Non, sans façon... – Bon, si vous n'insistez pas...

     

     

    * Y a-t-il quelque part,  dans le monde, un ministère de la Paix ?


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  • La dame à qui appartenait Pensées pour chaque jour notait parfois en marge les événements marquants de sa vie.

    « 18 Juin 1916 à 3 h – mort de mon Émile bien aimé tué par un obus allemand à Montzéville. Comment ne haïrai-je pas jusqu'à la mort et même par delà ceux qui ont fermé à jamais les beaux yeux de mon ami si cher.»

    Pensées pour chaque jour

    Plus loin, évoquant la mémoire de son père :

    « Qui dira jamais assez la haute valeur morale de cet homme qui ne vécut que pour les siens, parents ou enfants ! Une tendresse exquise, un esprit enjoué, une intelligence ouverte, une bonté infinie et mieux que tout cela une probité morale intransigeante, tel est le souvenir qu'il a laissé à ses enfants, avec le désir, sinon la possibilité, de l'égaler un jour.
    Que de fois, en ces dernières et cruelles années, ai-je invoqué ton appui et tes conseils !»

     

     


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